Omar Barghouti, dirigeant et co-fondateur du mouvement anti-israélien BDS invité à prendre la parole cette semaine au Parlement européen à Bruxelles.

Omar Barghouti, dirigeant et co-fondateur du mouvement anti-israélien BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction) est invité à prendre la parole cette semaine au Parlement européen à Bruxelles.

 

C’est l’eurodéputée portugaise Ana Gomes, initiatrice de la conférence du 28 février sur ” Les colonies israéliennes en Palestine et l’Union européenne”, qui a invité le leader du mouvement BDS. On sait que le mouvement BDS appelle au boycott total de l’état d’Israël sur tous les plans, tant économique que social, que culturel ou qu’intellectuel. Omar Barghouti a comparé à plusieurs reprises l’état d’Israël au régime nazi et n’œuvre en rien en faveur de la paix. Et malgré tout, le Parlement européen l’invite.

 

Le président du B’nai B’rith Europe, Serge Dahan, a envoyé une lettre au président du Parlement européen, Antonio Tajani, pour exprimer sa “plus profonde inquiétude” concernant l’invitation faite à Mr Barghouti. Dans cette lettre, il lui a demandé de défendre les valeurs fondamentales de l’Union européenne et la sécurité de la société civile en ne laissant aucun espace pour un discours de haine au sein du Parlement européen. Serge Dahan souligne que “les campagnes BDS contre Israël sont des obstacles au processus de paix au Moyen-Orient, leurs rôles étant essentiellement de démanteler des liens existants entre universitaires, artistes et professionnels israéliens et palestiniens.

 

Les communautés juives du Portugal et de la Belgique ont également protesté contre l’invitation faite à Mr Barghouti.

Yohan Benizri, président du CCOJB (Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique) et Gabriel Steinhardt, président de la communauté juive de Lisbonne, ont eux aussi exprimé  leur désapprobation auprès de Tajani dans une lettre. Ils y écrivent que ” Le mouvement BDS s’adresse non seulement aux territoires contestés mais s’oppose à l’existence même de l’État d’Israël en tant qu’État juif dans son intégralité et dans n’importe quelles frontières” et que ” Le parlement européen, en offrant ainsi une tribune à Barghouti, sape directement sa propre position politique sur l’antisémitisme”.

 

 L’appel des présidents des communautés juives a été cosigné par des représentants du Congrès juif européen, du B’nai B’rith International, de l’Institut transatlantique de l’American Jewish Committee, d’ELNET et de l’Union européenne des étudiants juifs.

 

Interview Aliza Ben Noun

Le poste qu’elle occupe fait d’elle la femme la plus protégée de Paris. Forte d’une solide expérience diplomatique, Aliza Bin-Noun est ambassadrice d’Israël en France. Une fonction qu’elle occupe avec autorité mais aussi avec une fine connaissance des arcanes de la vie politique, économique et culturelle de l’Hexagone.

Le récent incident entre Israël, l’Iran et la Syrie inquiète l’opinion mondiale qui se demande s’il s’agit de faits ponctuels ou s’ils sont de nature à enflammer toute une région déjà déchirée…
Dès le début de la guerre civile en Syrie, on pouvait voir que la présence iranienne y était de plus en plus forte. Les Iraniens, qui se sont également renforcés en Irak, sous influence chiite; au Liban, avec la présence du Hezbollah et dans la bande de Gaza, à travers le Hamas. La stratégie des Iraniens au Moyen-Orient est très claire. Y compris avec une implication directe dans le conflit au Yémen. Même les conditions de l’application de l’accord sur le nucléaire iranien ont suscité des réserves de la part des États-Unis. Lorsqu’un drone iranien a survolé le territoire israélien, une ligne rouge a été franchie qui ne pouvait rester sans réponse. Mais Israël n’a aucune volonté d’ajouter une guerre dans la région. Vous remarquerez d’ailleurs que nos relations diplomatiques avec des pays comme l’Égypte et l’Arabie Saoudite vont en s’améliorant.

S’agissant des territoires occupés, l’opinion française et une bonne partie de l’opinion internationale s’interrogent sur l’hypothèse d’une situation pacifiée qui semble s’éloigner depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin.
La paix est dans l’intérêt d’Israël. Cette conviction nous a déjà incités à accepter des concessions territoriales, à l’égard de l’Égypte, dans le Sinaï. Mais cela s’est fait dans le cadre de négociations directes. Nous avons également cédé la bande de Gaza, et cela même hors du cadre des négociations. Aujourd’hui, Mahmoud Abbas, le président de l’autorité palestinienne, refuse le dialogue direct. De plus, dans le cadre international, à l’instar du Conseil des droits de l’homme qui siège à Genève, Israël est systématiquement critiqué en raison de l’influence des pays musulmans. C’est donc bien la légitimité même d’Israël qui est ainsi mise en cause. Malgré ce que je viens de décrire, tous les sondages menés auprès de la population israélienne traduisent une forte volonté d’aboutir à la paix. Nous vivons avec les Palestiniens. Encore faut-il nous parler. En tout cas, nous ne pouvons ignorer les problèmes de sécurité, ce que vous êtes à même de comprendre, en France, où vous êtes la cible d’attentats terroristes.

Pour autant, la présence d’Israël dans les territoires occupés, que vous qualifiez de territoires contestés, et la multiplication des implantations restent mal perçues par un pan important de l’opinion française et internationale…

Entre la création d’Israël, en 1948, et la guerre des Six jours, en 1967, il n’y avait pas de territoires occupés mais nous devions déjà affronter des attaques terroristes. Depuis, le gouvernement israélien a eu une politique d’implantations en Cisjordanie, où la présence du peuple juif est une vérité historique. Le sort des quelque 500.000 personnes qui vivent là ne peut être abordé que dans le cadre d’une négociation, à partir d’une vue d’ensemble de la région et de la place qui y revient à Israël. La préoccupation du Hamas semble être bien davantage de creuser des tunnels. De son côté, Israël a reçu, nourri et soigné plusieurs milliers de Syriens qui se sont présentés à sa frontière. Qui en parle ?

Le président Trump, notamment à travers sa décision d’installer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, a donné le sentiment que sa diplomatie allait monter d’un cran dans son soutien à Israël. Une telle décision, également perçue comme un chiffon rouge, vous rend-elle vraiment service ?
À nos yeux, Jérusalem est, depuis toujours, la capitale d’Israël. Mais ce qui est évident pour nous ne l’est apparemment pas pour tout le monde. La décision à laquelle vous faites référence est conforme à ce qu’a toujours été la politique américaine. L’annonce du président Trump n’en reste pas moins une étape très importante pour Israël, y compris comme base non négociable d’un dialogue avec les Palestiniens.

Dans le paysage diplomatique, tel qu’il est vu par Israël, quelle est la place de la France ?
Pour nous, la France est un pays clé, au sein de l’Union européenne et dans le monde. Nous partageons des valeurs communes et la France, dès les années 1950-1960, a contribué à la sécurité d’Israël. Elle est très impliquée dans ce qui se passe au Moyen-Orient et nous avons avec elle d’importants échanges économiques, culturels, technologiques, etc. De plus, la communauté juive en France est la plus nombreuse d’Europe.

Où en est l’économie israélienne ? Quels sont ses atouts et ses faiblesses ?
Israël a bien surmonté la crise économique mondiale de 2008. Le taux de croissance, depuis plusieurs années, y oscille entre 3 et 5 % et le chômage ne cesse de diminuer. Les performances de nos start-up sont un atout. Et notre gouvernement maintient son effort pour la recherche-développement (plus de 5 % du budget). Nos autres atouts tiennent au dynamisme de l’éducation, à notre culture, à notre esprit d’entreprise. Nombre de sociétés investissent en Israël. Renault l’a fait, il y a quelques mois, Orange aussi est présente. Le modèle de voiture autonome, conçue en Israël, a été racheté par Intel pour 15 millions de dollars. Nos faiblesses portent sans doute sur l’importance des écarts de revenus, ce qui se traduit par des problèmes sociaux auxquels nous sommes attentifs.

La saison France – Israël 2018
Innovation scientifique et créations artistiques seront au coeur des festivités, prévues dans les deux pays, de juin à novembre, dans le cadre de la saison France – Israël 2018.

 

Israël et les guerres

David Eber
4 h ·
Israël est en train de se préparer à des guerres sur plusieurs fronts, pas moins de cinq, simultanément. Ça pourrait être la guerre la plus meurtrière et la plus dévastatrice que ce pays ait connu depuis son indépendance. L’armée de l’air israélienne devra jouer un rôle crucial pour, à la fois, se défendre contre le Hezbollah très aguerri et très bien équipé, qui dispose en plus de 100,000 missiles pointés sur Israël, l’armée iranienne, qui a construit 5 bases militaires, aériennes et navales en Syrie et qui est également présente au Liban, le Hamas surarmé à Gaza, les troubles qui ne manqueront pas d’arriver (Intifada ou autres guérillas) en Judée-Samarie (Cisjordanie), et une nouvelle éventualité, de plus en plus probable, qui serait de porter la guerre sur le territoire iranien. Cela sans compter les dangers qui pourraient surgir dans la vallée du Jourdain et même, inéluctablement, en provenance du Sinaï avec Daesh…
L’Iran est décidée à avoir la peau d’Israël alors que ces pays n’ont en réalité aucun contentieux entre eux et n’ont même pas de frontières communes. C’est simplement pour des raisons pseudo-religieuses, de fanatisme islamiste et de haine pathologique qui sont exacerbés par la rivalité et la lutte pour la suprématie entre Sunnites et Shiites. Le souhait de l’Iran est de finir le « travail » d’Hitler et ne s’en est jamais caché. Jamais Israël n’aura eu à combattre des ennemis autant armés, aussi bien de missiles que d’armes de destructions massives, aussi proches de ses frontières.
Ce sera, si cette horrible éventualité se produisait, la première fois qu’Israël devra mener au même moment des guerres symétriques et asymétriques.
C’est la teneur d’un discours du chef d’état-major de l’armée de l’air israélienne Amir Eshel. Israël est en train de son côté de produire en masse plusieurs types de missiles, défensifs et offensifs, ainsi que des Merkava 4, extrêmement sophistiqués et équipés, à la fois, de matériels offensifs et défensifs.
Souhaitons que la situation ne dégénère pas car s’il y a conflit, et Israël en ressortira très certainement victorieuse, les dégâts, tant humains que matériels, de part et d’autres, seront énormes.