La France va rouvrir à la visite un joyau de Jérusalem, le Tombeau des rois

 

La France va rouvrir à la visite un joyau de Jérusalem, le Tombeau des rois

Le \"Tombeau des rois\", à Jerusalem, entre 1863 et 1866.
Le “Tombeau des rois”, à Jerusalem, entre 1863 et 1866. (PATRICE SCHMIDT / MUSEE D’ORSAY / AFP)

Le site était fermé au public depuis 2010.

La France s’apprête à rouvrir à la visite le Tombeau des rois, joyau archéologique vieux de 2 000 ans dont elle est propriétaire au coeur de Jérusalem et qui était fermé au public depuis 2010, a annoncé, mardi 25 juin, le consulat général de France sur son site internet.

Ce remarquable exemple d’architecture funéraire de l’époque romaine, qui renfermait autrefois des sarcophages dans des chambres à alcôves et passe pour l’un des plus grands complexes de cette période dans la région, sera accessible à partir de jeudi, et tous les mardis et les jeudis matins, uniquement sur réservation en ligne, selon le consulat général de France. La visite, payante, est limitée à 15 personnes par tranche de 45 minutes.

Les tombes sont fermées au public

“Le Tombeau des rois est un site funéraire. Les visiteurs doivent être convenablement vêtus et respecter les lieux”, prévient la page de commande des tickets. Les tombes elles-mêmes sont fermées au public pour des raisons de conservation et de sécurité. Le vaste site dissimulé derrière un mur et un portail de métal tout près de la Vieille ville est signalé par un drapeau bleu-blanc-rouge et une panneau “République française – Tombeau des rois”.

Son accès est un sujet éminemment délicat pour des raisons politiques et religieuses, comme beaucoup de ce qui a trait à l’archéologie dans la Ville sainte. Les juifs ultra-orthodoxes vénèrent les lieux comme un site d’inhumation de leurs ancêtres et réclament de pouvoir y prier. L’affaire a, un temps, été portée devant la justice rabbinique.

Un million d’euros de travaux

Le Tombeau des rois est par ailleurs situé à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée par Israël depuis 1967 et annexée. Cette annexion a été déclarée illégale par la communauté internationale. Israël considère toute la ville comme sa capitale, alors que les Palestiniens espèrent faire de Jérusalem-Est celle du futur Etat auquel ils aspirent.

En rouvrant le site, la France met en oeuvre une “décision prise de longue date”, a indiqué une porte-parole du consulat général. La réouverture constituait “l’objectif des travaux très importants (destinés à) sécuriser le site pour le public”, a-t-elle dit. Les travaux commencés en 2009 ont coûté environ un million d’euros.

Une histoire complexe

Le site et le droit de propriété français ont une histoire complexe. En 1863, le français Félicien de Saulcy, considéré comme l’un des pères de l’archéologie biblique, prenait en main les fouilles engagées peu auparavant et cherchait à confirmer qu’il avait affaire aux tombes des rois Salomon et David. 
L’hypothèse a été écartée, mais le nom du tombeau est resté.

Plusieurs sarcophages ont été découverts à l’intérieur et se trouvent maintenant au Louvre. L’un d’eux porte une inscription en araméen qui, selon la théorie la plus communément admise, fait référence à la reine Hélène d’Adiabène (dans l’actuel Kurdistan irakien), qui aurait fait construire le tombeau pour sa dynastie. Elle se serait convertie au judaïsme et aurait été enterrée à Jérusalem. Après les excavations conduites par de Saulcy, le site a été acheté par les frères Pereire, des banquiers français juifs qui l’ont cédé ensuite à la France.

“Une grande signification pour le peuple juif”

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz a salué dans un communiqué la décision de la France, prise après des négociations “compliquées”.
Il a invité “le grand public à visiter des lieux qui revêtent une grande signification pour le peuple juif et offrent un témoignage supplémentaire du lien profond et multigénérationnel entre le peuple juif et sa capitale éternelle, Jérusalem”, a-t-il dit, parlant de “grande signification religieuse et nationale”.

Interrogée sur les propos du ministre, la porte-parole du consulat général s’est contentée d’indiquer : “Nous rouvrons dans le respect des règles que nous nous sommes fixées”.

Début du message réexpédié :

L’imam de Bordeaux incarne cet islam compatible avec la République que nos élites n’en finissent plus d’attendre. Malheureusement pour eux, la réalité est sans doute plus contrastée, regrette l’essayiste Barbara Lefebvre.

Depuis deux décennies au moins, on observe le bal des politiques et des médias. Tel un danseur à la recherche de sa cavalière, ils tournent en rond cherchant la perle rare : l’imam ou le théologien providentiel qui viendrait réconcilier islam et République. Et voilà qui tombe à pic, Tareq Oubrou publie un Appel à la réconciliation ! Ce bal se joue sur fond d’inculture du côté des pouvoirs publics des acteurs islamistes qu’ils adoubent, et de vieilles rancœurs ressassées depuis les temps coloniaux où la République avait soumis l’islam à un rang subalterne en termes politiques. Mais l’islam eut droit à un traitement de faveur : la loi de 1905 ne fut pas appliquée pour les musulmans dans l’Algérie française. Gambetta justifiait cette exception en disant que « la laïcité n’est pas un modèle d’exportation » ! Dans certains quartiers de la République, actuellement, on a le sentiment que beaucoup d’élus et d’associatifs pensent comme Gambetta, sauf qu’on n’est plus en 1880 et que ces quartiers ne sont pas l’Algérie coloniale.

Imam, théologien et métaphysicien sans aucune formation

Depuis quelques années, un personnage cherche à émerger du capharnaüm de l’islam en France. Chevalier de la légion d’honneur depuis 2013, reçue des mains de son ami Alain Juppé, Tareq Oubrou se présente comme imam et se prétend théologien, voire métaphysicien, en toute modestie. En l’absence de hiérarchie, est désigné imam tout guide de communauté choisi par les fidèles, voire autoproclamé ; d’où ce serpent de mer que représente depuis vingt ans la volonté républicaine de « former des imams français » sur le modèle du rabbinat napoléonien, du pasteur protestant ou du clergé catholique héritier de l’Eglise de Rome ! Le gouvernement Valls préféra donc déléguer cette tâche au… Maroc, chargé de former les « imams français » ; cherchez l’erreur ! Quant à la qualité de théologien de Tareq Oubrou, on peut l’interroger dans la mesure où il ne dispose d’aucun diplôme en rapport avec la « science religieuse ». Le site officiel du médiatique imam permet de mesurer l’ambition du personnage. Il faut y lire notamment sa courte autobiographie, où il raconte humblement « sa conversion » à 18 ans lors d’une « fulgurance mystique » durant la prière al-maghrib ; on hésite entre Paul Claudel sans la statue de la Vierge du Pilier et Jeanne d’Arc sans le troupeau… « Sacrifiant » (sic) ses études scientifiques – ce qui explique son absence de diplôme aussi dans le domaine profane – il se « consacre » à Dieu dans la voie de « l’autodidaxie » (re-sic). Tareq Oubrou tente ainsi de faire accroire qu’il est son propre produit mystico-théologique, butinant de ci de là dans l’imposante littérature islamique pour devenir cet esprit éclairé plein de modération…

A l’occasion de son dernier ouvrage déployant des concepts assez fumeux, Tareq Oubrou dispose d’une exposition médiatique importante. Ainsi la « théologie inclusive », dernier avatar de sa « théologie préventive », mérite une interview sur mesure et à sa gloire dans Le Point, pour qui il avait réalisé en 2016 des fiches pratiques pour expliquer l’islam aux lecteurs ignares. Fini le frère Oubrou, il a quitté officiellement l’UOIF en 2018 après trente ans d’un activisme militant qu’il reconnait lui-même « intense ». L’UOIF est la boutique française des Frères Musulmans. Mais dans la presse en ligne communautaire, Tareq Oubrou rassure : « Il ne s’agit pas d’une rupture. » Et pour cause, la Fédération Musulmane de Gironde dont il est un pilier est une filiale de l’UOIF.

Quelle idéologie sert Tareq Oubrou, qui se rêve en futur Grand imam adoubé par Emmanuel Macron qui se rêve, lui, en Napoléon de « l’islam de France » ?

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Ian Brossat / Raphaël Glucksmann : quel point commun ? Par Alain Chouffan

 

 

 

admin a publié :”Ils sont tous les deux têtes de liste aux élections européennes, le premier du Parti communiste, le second du Parti socialiste. Mais encore ? Ils sont tous les deux les petits-fils d’espions soviétiques juifs passés par Israël. Ian Brossat avait trois “

 

 

 

 

 

 

Ian Brossat / Raphaël Glucksmann : quel point commun ? Par Alain Chouffan

par admin

Ils sont tous les deux têtes de liste aux élections européennes, le premier du Parti communiste, le second du Parti socialiste. Mais encore ? Ils sont tous les deux les petits-fils d’espions soviétiques juifs passés par Israël.

Ian Brossat avait trois ans, en 1983, quand il allait voir son grand-père, Marcus Klingberg, qui avait travaillé pour le KGB, dans un étrange hôpital, en Israël. Trois ans plus tard, on lui expliquera qu’en fait, cet hôpital est une prison. Petit à petit, il découvre le destin hors du commun de ce grand-père, Marcus Klingberg, héros d’une des affaires d’espionnage les plus graves de l’histoire d’Israël (1).

Né en Pologne, en 1928, combattant antifasciste, engagé volontaire dans l’Armée rouge aux premiers jours de l’invasion allemande de l’Union soviétique, il s’installe en Israël, à la fin de la guerre. Spécialisé en épidémiologie, Marcus Klingberg codirige Ness Ziona, l’Institut ultra-secret de recherches sur les armes biologiques.

Arrêté en 1983, la vérité éclate : accusé d’être un agent du KGB, il avoue avoir transmis à l’URSS, pendant trente ans, gratuitement et sans regret, des documents secrets. Jugé sous un autre nom, il écope de vingt ans de prison. Auparavant, il avait disparu pendant 10 ans, de 1983 à 94, année de la révélation de l’identité de Marcus. Ou était-il ? Il était au secret, dans une cellule de la prison d’Ashkelon, à 50 kilomètres au sud de Tel Aviv. Motif : haute trahison ! Mais il a fallu attendre ces 10 ans pour que la censure israélienne autorise la publication de cette simple information : depuis son arrestation le 19 janvier 1983, le professeur Marcus Klinsberg, scientifique de renommée internationale a purgé au total une peine de vingt ans d’emprisonnement pour espionnage au profit de l’URSS.

“Mon grand-père avait résisté à la famine, à la barbarie nazie, à la guerre, aux virus et aux bactéries manipulées pendant des années, aux interrogatoires musclés, aux menaces et aux intimidations, à son veuvage, aux humiliations carcérales. Il résistait donc encore : à la dégradation de son corps et à l’obstination des autorités d’Israël. Moi, je savais pourquoi. Je savais depuis toujours que James Bond pouvait aller se rhabiller : Saba nous prouvait, épreuve après épreuve, qu’il était invincible” écrit Ian Brossat, 37 ans, normalien, agrégé de lettres modernes, dans son livre “ l’Espion et l’enfant ” (2) ou il reconstitue avec émotion l’histoire de son enfance et le passé de ce grand-père adoré, mort à Paris, en novembre 2015, à 97 ans. Ses cendres sont au columbarium du Père-Lachaise.

Depuis tout petit, Ian Brossat baigne dans l’idéal communiste. Son père, professeur de philosophie à l’Université Paris-VII, et sa mère, sociologue à l’Institut national de la Santé et de la Recherche (INSERM) ont milité ensemble à la ligue communiste révolutionnaire (LCR) dans les années 1970. Ian Brossat prendra, lui, sa carte du Parti communiste à 17 ans. Il a annoncé son mariage, avec Brice, le 6 juillet 2013. Un mois et demi après la promulgation de la loi sur le mariage pour tous. Son mari est professeur de maths en prépa au lycée Louis-le-Grand. L’élu n’hésite pas à le mettre en avant. En Août, les deux hommes prenaient la pose dans “Paris-Match”. En mode ‘Emmanuel et Brigitte” !

Raphaël Glucksmann

C’est une histoire presque identique que celle de Rubin Glucksmann (1889-1940), père d’André – originaire de Czemowitz, au nord de la Bucovine, région jadis roumaine, actuellement en Ukraine – et ancien combattant de la première guerre mondiale. Militant sioniste de gauche, avec sa femmes Martha (1903-1973), indépendamment l’un de l’autre, d’émigrer en Palestine mandataire, au cours des années 1920.

Martha travaille un temps dans un kibboutz, qu’elle quitte désabusée, pour revenir à Jérusalem où elle trouve un emploi de cuisinière et où elle rencontre son futur époux, qui travaille comme ouvrier à la construction de routes. Déçus par le sionisme, les deux jeunes gens adhèrent en 1923 au Parti communiste palestinien. Leurs filles, Eliza et Miriam naissent à Jérusalem en 1924 et 1928.

Vers la fin des années 1920, Rubin est recruté par les services secrets soviétiques, et dès 1930, sur ordre du Komintern , le couple quitte la Palestine pour s’installer à Hambourg, d’où Rubin, devenu officiellement agent d’assurance, peut effectuer de nombreux voyages en Europe centrale et en Union soviétique. Il devient agent de renseignement pour le GRU. La situation pour Rubin en tant qu’espion soviétique devient très dangereuse en Allemagne à partir de 1934. En 1935, quand les Glucksmann apprennent qu’ils sont recherchés par la Gestapo, ils s’enfuient en France. Rubin est employé par la Wostwag, une société écran du Komintern dont l’une des activités principales est de fournir du matériel aux Républicains espagnols.

Le 19 juin 1937, à Boulogne-Billancourt, Martha met au monde un garçon, que ses parents prénomment André Joseph en hommage à Ektar Josef André, cadre dirigeant d’origine juive, du Parti communiste d’Allemagne (KPD), décapité quelques mois plus tôt à Hambourg et dont le nom venait d’être donné au troisième bataillon des Brigades internationales en Espagne. Peu après la naissance de son fils, Rubin part travailler à Londres tandis que Martha reste en France pour permettre à leurs filles d’y poursuivre leur scolarité. A Londres, Rubin est arrêté et interné comme beaucoup d’autres immigrants par les autorités anglaises. Il meurt le 2 juillet 1940 dans le naufrage de l’Arandora Star, qui l’emmenait au Canada pour y être interné comme “agent ennemi”.

Alain Chouffan

1.Le dernier espion. Editions Nouveau monde. 2015. Traduit de l’hébreu par sa fille Sylvia, mère de Ian Brossat.
2. L’Espion et l’enfant. Editions Flammarion. 2016