Pierre, Christophe, Vincent et Raphaël : quatre petit amis des Frères musulmans.

 

 

Le 30 mars 2018 à 08:58, URBACH <gerard.urbach@wanadoo.fr> a écrit :

 

 

Mohamed Louizi

9 h

Pierre, Christophe, Vincent et Raphaël : quatre petit amis des Frères musulmans.
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Il était une fois, quatre petits amis des Frères musulmans invités au RAMF à Paris-Le Bourget, durant ce week-end de Pâques. Le premier s’appelle Pierre Conesa. Ancien haut fonctionnaire au Ministère de la Défense. Il se dit désormais «expert» dans la lutte contre la «radicalisation» islamiste. Le deuxième s’appelle Christophe Oberlin. Chirurgien, il s’illustre par ses engagements politiques pro-Hamas et ses liens avec le milieu islamiste, en France et à Gaza. Le troisième, que l’on ne présente plus, s’appelle Vincent Geisser. Celui qui a «armé» très tôt la stratégie victimiste des Frères musulmans en France d’un essai très engagé: «La nouvelle islamophobie», dès septembre 2003, avant de revenir à la charge, en septembre 2017, avec un nouvel essai intitulé : «Musulmans de France, la grande épreuve: face au terrorisme», cosigné avec d’autres, faisant passer des islamistes de tout poil pour victimes de l’état d’urgence. Quant au quatrième, il s’appelle Raphaël Liogier. Vous connaissez le profil, pas besoin d’en rajouter.

Ainsi, avec des prénoms comme Pierre, Christophe, Vincent et Raphaël, inscrits sur des affiches et des tracts d’un programme distillé en compte-gouttes, cela fait plutôt «open mind». La mouvance islamiste “Musulmans de France” (ex-UOIF), la branche française des Frères musulmans, organisation politico-religieuse classée «organisation terroriste» par de nombreux états souverains, jouit à Paris et en province, d’un «laissez faire, laissez passer» déroutant, qui trouve un écho dans cette façon, exprimée récemment par le porte-parole du gouvernement, de ne surtout pas les «stigmatiser». En témoigne aussi la facilité par laquelle cette mouvance arrive à endoctriner des jeunes élèves à l’aide de l’argent du contribuable; à construire des mosquées-cathédrales grâce aux investissements prosélytes de la Qatar Charity, entre autres; à organiser sa grande «messe» nationale depuis 35 ans, à Paris-Le Bourget, donnant (souvent) la parole à des radicaux islamistes venus d’ici ou d’ailleurs. Sans parler des dizaines de rassemblements régionaux qui ne dérogent pas à la règle frérosalafiste.

Oui, 35 ans de labour idéologique de jeunes cerveaux inoccupés, 35 ans de victimisation et de discours de haine et de rupture, ont conduit à la situation désastreuse que nous connaissons désormais. Ces islamistes redoutables semblent décider d’aller au bout de leur stratégie de conquête et de domination islamiste, le Tamkine, certes avec des moyens qui pourraient, pour certains, paraitre « pacifiques » mais sans écarter, à n’en point douter, l’usage des armes quand les autres moyens deviennent inopérants comme le préconise le guide-fondateur Hassan al-Banna et son petit-fils Tariq Ramadan. Celui qui manquera à l’appel cette année. Toutefois, pour combler le vide que ce dernier laisse, des remplaçants existent. On annonce donc d’autres icônes : Pierre, Christophe, Vincent et Raphaël. Ces deux derniers m’excuseront, ils ne seront pas les «héros» de mon présent article.
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1- Pierre Conesa doit savoir qu’un jihadisme peut en cacher un autre.
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La première icône, toujours annoncée sur le site de l’UOIF[1] comme invitée de marque à ce 35ème rassemblement annuel des Frères musulmans, se déroulant durant ce week-end de Pâques, est Pierre Conesa. Bien que sa présence puisse interroger, alors même que le contexte national — suite à l’attentat de Trèbes et l’assassinat crapuleux et antisémite de Mireille Knoll — devrait lui conseiller au moins une prudence pragmatique, ce que l’on sait déjà de son profil en rappelle curieusement bien d’autres : celui du politiste François Burgat, que connait Vincent et Raphaël et à qui j’ai déjà consacré un décryptage étayé, le 31 décembre 2017, intitulé: «les jalons de François Burgat sur la route des Frères»[2].

En effet, depuis la mise au ban du Qatar par ses voisins[3], le 5 juin 2017, lui reprochant de financer le terrorisme et de soutenir les Frères musulmans, Pierre Conesa multiplie les prises de parole médiatique pour relativiser tout rôle du Qatar, alors que les faits sont têtus. Il met toute la faute sur l’Arabie Saoudite bien que cette monarchie semble s’engager sur la voie d’une réforme plus que souhaitable. Ici, Pierre Conesa affirme : «L’Arabie saoudite mène un projet planétaire d’expansion du totalitarisme religieux wahhabite»[4]. Là, il explique que: «L’Arabie Saoudite est le véritable perturbateur régional»[5]. Ailleurs, il explique: «Le terrorisme qui nous frappe nous, en tout cas Européens, ne fait aucun doute: c’est du terrorisme salafiste jihadiste. C’est-à-dire, c’est une branche du sunnisme qui se raccroche au wahhabisme, à l’idéologie religieuse qui est celle de l’Arabie saoudite.»[6] Pierre Conesa a même signé un essai à charge contre les saoudiens, intitulé: «Dr. Saoud et Mr. Djihad»[7], paru le 8 septembre 2016. Un «expert» de sa taille ne doit pas omettre des vérités bien factuelles, établies hier comme aujourd’hui. 

Il ne devrait pas ignorer, par exemple, le fait que la fatwa justifiant et légitimant le jihad en Afghanistan, contre les soviets, était le fruit de l’idéologie jihadiste des Frères musulmans, et en particulier d’un frère musulman palestinien, Abdallah Azzam de son nom. En effet, au milieu des années 80, au pèlerinage à la Mecque, le surnommé «imam du jihad», le frère musulman Abdallah Azzam (1941-1989), avait rédigé une fatwa appelant au jihad armé en Afghanistan, contre les soviets, et l’avait proposée, «bon pour validation», aux «dignitaires» fréristes et wahhabites, très présents au royaume saoudien à cette époque. Ceux-là n’en ont exprimé aucune objection, bien au contraire. Tous l’ont signée. Gilles Kepel en fait état dans «Al-Qaïda dans le texte» (PUF-2008). Des revues islamistes, telle que la revue qatarienne Al-Ummah (الأمة), diffusée dans tout le monde arabe, en ont amplifié le message violent. S’ensuit ensuite une vague de départs massifs d’une jeunesse endoctrinée — les fameux «moudjahidines arabes» — vers les montagnes afghanes, pris en charge par les levées de fond d’un certain Oussama ben Laden, l’élève du frère musulman Abdallah Azzam. Quand ces « moudjahidines » se sont retournés chez eux, on a vu ce qu’ils étaient capables de faire en Algérie, lors de la décennie noire, entre autres. Depuis, l’Afghanistan est devenue ce qu’elle est. Al-Qaïda est née. Pierre Conesa devrait tenir compte de cette vérité historique. 

Plus proche de notre époque, une autre vérité historique semble étrangement échapper à Pierre Conesa. Le 13 juin 2013, une centaine d’autoproclamés «savants musulmans», tous frérosalafistes sans exception, issus de l’internationale islamiste, se sont rassemblés autour du qataro-égyptien Youssef al-Qaradawi, dans un hôtel au Caire, pour soutenir leurs Frères musulmans syriens, contre le régime de Bachar al-Assad. Ils ont appelé officiellement, publiquement, expressément, dans une fatwa, les «sunnites» du monde entier à partir faire le jihad armé en Syrie, au nom d’Allah, prenant le risque d’entrainer ce pays, et toute une région, dans un conflit confessionnel, entre «sunnites» et «chiites», entre «musulmans» et «chrétiens» et de créer, directement ou indirectement, le terreau fertile qui a permis, un an plus tard, à un certain Abou Bakr al-Baghdadi, de proclamer son califat : le 29 juin 2014. Daesh est née après une année de la fatwa jihadiste des Frères musulmans. Pierre Conesa devrait aussi tenir compte de cette vérité historique. 

Tous les experts objectifs, au Mashreq comme au Maghreb, pointent dans cet événement, en particulier, la responsabilité évidente et directe des Frères musulmans et aussi du Qatar. Bien sûr que l’Arabie Saoudite est autant responsable que le Qatar. Cela ne fait aucun doute. L’on ne pourrait que se demander pourquoi Pierre Conesa relativiserait la dangerosité de l’islamisme des Frères musulmans, et en même temps, fustigerait, curieusement, le wahhabisme de l’Arabie Saoudite ? Alors que l’Arabie Saoudite semble vouloir faire des efforts contrairement au « Vilain petit Qatar » Comme si les Frères musulmans n’étaient pas la faction salafiste la plus dangereuse, la plus criminelle des temps modernes. S’il ne le sait pas, ce que je n’imagine pas, je l’invite à lire mon article du 13 décembre 2016: «Le drame syrien: la liste des signataires de la terreur»[8]. On n’y trouve que des frérosalafistes, que des salafistes-Frères, si on veut. Un «expert» de la lutte contre la radicalisation islamiste devrait-il faire fi à tous ces éléments factuels et incontestables ?
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2- Conesa et le Qatar : le “cadeau” qui altère l’objectivité.
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Cependant, l’objectivité voudrait que l’on soit factuel. A moins que cette objectivité ne soit, elle-même, altérée par une proximité dangereuse entre Pierre Conesa et le … Qatar. On ne peut que s’interroger sur le sens de la traduction en arabe, en 2015, de l’essai de Pierre Conesa «La fabrication de l’ennemi, ou comment tuer avec sa conscience pour soi»[9], paru en France en 2011. En effet, cet essai a été traduit en arabe, en 2015, sous le titre «صنع العدو أو كيف تقتل بضمير مرتاح»[10]-[11], par le centre «The Arab Center for Research & Policy Studies» que finance personnellement l’émir du Qatar[12] et que dirige un certain Azmi Bishara, ex-membre du Knesset israélien, devenu depuis son installation à Doha, un très puissant conseiller de l’émir du Qatar[13]. Souvenons-nous, qu’en 2015, le Qatar avait aussi traduit l’essai d’Edwy Plenel «Pour les musulmans»[14]. Simple coïncidence ? Peu importe, cette traduction a réjouit bien des sites islamistes, à l’image du site Islam Online[15] et le site de la chaîne qatarie Al-Jazeera[16], pour ne citer que ces deux-là. Si les Frères musulmans en France invitent Pierre Conesa à leur rassemblement, c’est peut-être au nom de cette proximité ! 

Aussi, il se pourrait que les Frères musulmans aient invité Pierre Conesa en raison de ses autres écrits qui paraissent, par ailleurs, très en phase avec leurs éléments de langage. Pour s’en rendre compte, je recommande la lecture de la conclusion du rapport « Quelle politique de contre-radicalisation en France ? », remis par Pierre Conesa à la Fondation d’aide aux victimes du terrorisme, en décembre 2014. Le site de « La revue géopolitique » a rendu public cette conclusion, le 9 janvier 2015, deux jours après l’attentat de Charlie Hebdo[17]. Là aussi, il met en perspective la responsabilité des wahhabites et semble épargner le Qatar. Il dénonce les actes des jihadistes wahhabites et passe sous silence le jihadisme des Frères musulmans.
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3- Conesa, un autre «blanchisseur» des Frères musulmans ?
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Pis, Pierre Conesa considère «maladroit de parler de «Mouvance radicale islamiste» car, selon lui, le terme «islamiste», trop vague et trop connoté par rapport à l’Islam est rejeté par certaines organisations »[18]. Lesquelles ? Il lui préfère le terme «Mouvance radicale salafiste »[19] voire le «salafisme jihadiste»[20] . Pas question, pour lui, d’assimiler les Frères musulmans aux salafistes wahhabites. Au contraire, tout en considérant les termes «islamisme» et «laïcité» comme «des termes guerriers qui opposent monde occidental et monde arabo-musulman»[21], il va dans le sens des islamistes en disant: «le terme de Laïcité renvoie pour beaucoup de Musulmans aux heures sombres des répressions antireligieuses d’Atatürk abolissant le Califat, de Nasser emprisonnant les Frères musulmans, de Hafez el Assad les massacrant en Syrie ou de Saddam Hussein.»[22] Ou comment la propagande victimaire des islamistes se voit validée par un «expert» de la «déradicalisation».

L’on peut regretter ses oublis. Au lieu de prendre pour argent comptant le discours victimaire des islamistes, il devrait faire l’inventaire des crimes et attentats terroristes commis par des Frères musulmans, en Égypte comme en Syrie, bien avant que les deux régimes syrien et égyptien, ne décident de riposter. Il ne devrait pas ne pas savoir ce que le Tanzim secret paramilitaire des Frères musulmans avait commis comme crimes et attentats en Égypte, à l’époque d’Hassan al-Banna et puis de Sayyid Qutb. Ces crimes et ses attentats se poursuivent hélas aujourd’hui, avec les mêmes modes opératoires, en Syrie et aussi en Égypte qui pleure, depuis quelques mois, de nombreux assassinats de militaires, de policiers et de magistrats, commis par des jeunes Frères musulmans.

Par ailleurs, tout comme François Burgat, Pierre Conesa relativise l’islamisme des Frères musulmans et minimise ses dangers. Pour lui, il s’agit d’un « un mot générique qui a recouvert plusieurs sens et conceptions politiques qui vont depuis la révolution iranienne, jusqu’à la démocratie turque d’Erdogan»[23]. Et quelle démocratie ! Erdogan applaudira des deux mains mais pas les kurdes d’Afrin ni les journalistes emprisonnés. Quand on sait que Pierre Conesa propose son expertise à des organismes luttant contre la radicalisation islamiste, l’on ne peut qu’être (très) dubitatif pour ne pas dire un poil révolté.
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4- Christophe Oberlin, l’ami du Hamas.
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Quant à la deuxième icône (annoncée), il s’agit de Christophe Oberlin, qui se rend à Gaza tous les ans, et qui a cosigné le récit «Survivre à Gaza», raconté par son ami, le palestinien Mohamed al-Rantissi, le frère d’Abdelaziz al-Rantissi, le cofondateur du mouvement politico-jihadiste le Hamas, la branche des Frères musulmans dans les territoires palestiniens, classée «organisation terroriste» par l’Union Européenne[24] et qui a conduit des attentats suicides contre des civils israéliens tout en bloquant toute solution de paix durable. L’on se rappelle que suite à l’assassinat du leader frériste Ahmed Yassine par l’armée israélienne[25], le 22 mars 2004, Abdelaziz al-Rantissi, le frère de Mohamed al-Rantissi, a été désigné à la tête de la direction locale du Hamas à Gaza. Il n’est resté à son poste de commande que quelques semaines, jusqu’à son assassinat[26] à son tour, la nuit du 17 avril 2004. Un raid de l’armée israélienne avait ciblé sa voiture.

Par ailleurs, en plus de cette proximité avec le médecin frérosalafiste al-Rantissi — qui a obtenu en 2016 un diplôme de la faculté de la Charia à Gaza[27] — le chirurgien français Christophe Oberlin ne cache pas ses liens très «amicaux avec des hauts responsables du Hamas»[28], comme avec les «ministres» islamistes Bassim Naïm[29], chargé de la santé, et Mahmoud al-Zahar[30], chargé des affaires étrangères. Dans une interview accordée au site Oumma.com, le 15 juillet 2013, suite à la destitution de la présidence de l’Égypte du frère musulman Mohamed Morsi, c’était bien Christophe Oberlin, en personne, qui a pris le soin d’expliquer au lectorat de ce site ce que pense le mouvement jihadiste le Hamas de cette destitution. Tel un porte-parole du mouvement, il a même tenu à donner le point de vue du Hamas concernant le conflit syrien : «je tiens à profiter de cette interview sur Oumma — disait-il — pour rétablir la vérité à ce sujet et battre en brèche toutes les allégations mensongères: le Hamas se veut totalement neutre dans le conflit syrien, et affirme ne prendre parti pour personne.»[31] On ne sait plus ni où s’arrête l’humanitaire, ni où commence l’engagement militant en soutien au mouvement islamiste le Hamas.

Son engagement politique, notamment au sein du mouvement islamistogauchiste BDS, va encore plus loin, toujours à l’ombre des Frères musulmans. En effet, le 30 mars 2016, Christophe Oberlin avait animé une conférence intitulée «Le chemin de la Cour: les dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale»[32]. C’est la branche étudiante lyonnaise des Frères musulmans à l’université française, l’association EMF (Étudiants Musulmans de France), qui l’avait invité à discourir. EMF avait pris ses précautions, pour préserver son image. Elle n’avait pas réservé un amphithéâtre à la fac à cette occasion. Loin des regards, elle a organisé ladite conférence au « 8, rue Notre Dame à Lyon », à la librairie des “Éditions Tawhid” que dirige l’islamiste Yamine Makri, le fidèle disciple protecteur de Tariq Ramadan.

Enfin, il était une fois, quatre petits amis des Frères musulmans invités au RAMF à Paris-Le Bourget. Ils seraient présents au milieu de nombreux islamistes notoires, comme Amar Lasfar et Hassan Iquioussen. Mon amie, Céline Pina, avait bien décrit le décor dans son essai «Silence coupable»[33] dont le sous-titre est: «Islamistes: ils ne sont grands que parce que nos élites sont à genoux». Certainement, cette posture “à genoux” est une autre façon de s’asservir pour se servir au passage. Un tandem gagnant-gagnant qui ne trompe que celui qui imagine l’islamisme telle une action souterraine invisible alors que les Frères musulmans agissent à visages découverts, depuis 35 ans, à Paris-Le Bourget, comme cette année lors de la fête de Pâques.
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PS :
☆☆

Ce texte pourrait comporter quelques coquilles. Je les corrigerai demain soir après le travail. Merci de votre compréhension !
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Notes :
☆☆☆

[1] https://www.ramf-uoif.fr/
[2] http://mlouizi.unblog.fr/…/les-jalons-de-fr…/comment-page-1/
[3] https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10213481387054016
[4] https://www.lopinion.fr/…/pierre-conesa-l-arabie-saoudite-m…
[5] https://fr.sputniknews.com/…/201711101033829498-arabie-sao…/
[6] http://www.rfi.fr/…/20170523-pierre-conesa-terrorisme-finan…
[7] https://www.amazon.fr/Dr-Saoud-Djihad-Pierre-C…/…/2221195647
[8] https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10211772677497345
[9] https://www.amazon.fr/Fabrication-lennemi-Pier…/…/2221126785
[10] https://bookstore.dohainstitute.org/p-662.aspx
[11] A télécharger en arabe ici : https://www.books4arab.com/2016/02/pdf_799.html
[12] https://www.dohainstitute.edu.qa/…/hh-the-emir-officially-i…
[13] http://www.jeuneafrique.com/…/azmi-bishara-au-coeur-de-la-…/
[14] https://blogs.mediapart.fr/…/bl…/110615/mediapart-la-qatarie
[15] https://islamonline.net/13005
[16] http://midan.aljazeera.net/intellect/sociology/2017/1/17/ الطريق-للحرب-في-صنع-العدو-وتفكيكه
[17] https://www.diploweb.com/Contre-radicalisation-que-faire.ht…
[18] Ibid.
[19] Ibid.
[20] Ibid.
[21] https://www.diploweb.com/Contre-radicalisation-que-faire.ht…
[22] Ibid.
[23] Ibid.
[24] http://www.france24.com/…/20170726-justice-europeenne-hamas…
[25] http://www.liberation.fr/…/rantissi-l-enfant-de-gaza-eleve-…
[26] http://www1.rfi.fr/actufr/articles/052/article_27506.asp
[27] https://www.youtube.com/watch?v=s9LFZQOzFDc
[28] https://oumma.com/christophe-oberlin-de-retour-de-gaza-le-…/
[29] https://arretsurinfo.ch/la-maison-de-mon-ami-bassem-naim-a…/
[30] http://memri.fr/…/lofficiel-du-hamas-mahmoud-al-zahar-nous…/
[31] https://oumma.com/christophe-oberlin-de-retour-de-gaza-le-…/
[32] http://abdelmalik.vefblog.net/172.html
[33] https://www.amazon.fr/Silence-coupable-C%C3%A9…/…/2366581963

 

 

Antisémitisme: Ilan Halimi est-il mort pour rien?

 

 

 

Objet: TR : J’ai publié dans Causeur.fr

Date: 30 mars 2018 à 19:12:01 UTC+2

 

 

 

 

 

 

Antisémitisme: Ilan Halimi est-il mort pour rien?
Des années de déni de la montée de l’antisémitisme en France

parJacques Tarnero – 29 mars 2018

Qu’allons-nous raconter à nos enfants ? Que nous n’avions pas vu venir ? Que nous étions ailleurs ? Pourquoi avoir pratiqué l’évitement depuis trente ans ? Au nom de quelles illusions ? Au nom de quelle tranquillité ? Pourquoi tant de commémorations sur les totalitarismes sanguinaires du XXe siècle, alors que les signes annonciateurs d’un mal similaire sont déjà présents ?

Tandis que l’on commémore les génocides et la mise à mort industrielle, voilà que la mémoire paraît inutile pour penser le présent. Les purges, des liquidations de masse au nom de Dieu, au nom de la race ou au nom de la classe, voilà qu’elles recommencent au nom d’Allah. Voilà des dessinateurs libres penseurs mitraillés pour avoir caricaturé le prophète. Voilà des Juifs assassinés parce qu’ils sont juifs. Voilà un historien poursuivi en justice pour avoir mis à jour la banalité de cette haine présente dans les mentalités arabo-musulmanes. Et voilà des jeunes-des-quartiers-difficiles qui incendient des commerces tenus par des juifs à Sarcelles, à l’été 2014.

Ce serait loin de chez nous ? Non, c’est déjà chez nous.

« Plus jamais ça ! » Tiens donc !? Deux événements simultanés disent le tragique du moment présent. L’assassinat du colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame et l’assassinat de Mireille Knoll donnent la mesure de notre défaite et la mesure des illusions ou mensonges entretenus depuis près de trente ans. Depuis « la marche des beurs pour l’égalité » en 1983, la France a seulement perdu trente années pour imaginer son devenir.

Dès la fin des années 1980, les signes annonciateurs de l’état de barbarie se sont installés en banlieue parisienne. On n’a pas voulu voir la menace préférant les messes musicales conjuratoires de SOS racisme contre l’extrême droite.

Sorti au printemps 2014, le film d’Alexandre Arcady 24 jours, sur le rapt et l’assassinat en 2006 d’Ilan Halimi, avait déjà annoncé la banalisation de ces agressions. Pourtant, ce film annonçait les horreurs actuelles. Cette horreur s’est passée près de chez vous, chez nous…

Ilan Halimi est-il mort pour rien ? Sarah Halimi est elle morte pour rien ? Les trois enfants juifs assassinés à Toulouse six ans plus tard par Mohamed Merah sont-ils morts pour rien ? Les trois militaires français assassinés par Merah sont-ils morts pour rien ? Ces crimes furent commis pour « venger la mort d’enfants palestiniens » et pour venger les musulmans combattus par l’armée française en Afghanistan.

Quand avant et après ces crimes, un humoriste fondait son succès autour d’un spectacle explicitement antijuif et que l’on ergote sur la liberté d’expression pour ce type de propos, on se dit que quelque chose est profondément détraqué dans notre pays.

L’obsessionnalité de ces attitudes, leur répétition, leur rebond infini grâce à l’inspiration islamiste, déroulait une histoire qu’on avait vu venir. Toute la force du film d’Alexandre Arcady était d’en montrer la sinistre banalité. La langue des barbares est celle des éructations dont la mise en musique donne aussi le rap de Médine comme porte-voix. Son clip « Don’t Laïk » en est l’illustration haineuse.

Les codes comportementaux sont ceux de l’ultraviolence. De nouveaux codes vestimentaires, capuche, keffieh, voile, niqab et barbe donnent désormais une autre signature politique ou identitaire. Ce n’est plus la solidarité avec la souffrance palestinienne qui s’exprime mais un autre projet, une autre vision du monde. Si la charia revue par l’Etat islamique prenait le relais comme code de conduite dans les « quartiers difficiles », le pire était à venir. Il est venu. A Nice, sur la promenade des Anglais un soir de 14 juillet.

Ce que le film d’Alexandre Arcady donnait à voir fait partie de notre monde, de ce monde supposé commun où il s’agirait de « vivre-ensemble ». Ce miroir est terrifiant car l’incantation du « vivre-ensemble » dénie au réel sa réalité et refuse simultanément de  nommer, de qualifier ceux qui font sécession pour vivre entre eux ou imposer leur loi.

Pourquoi le « signe juif » fait-il perdre la raison à tant de bons esprits dotés de raison ? Les Juifs seraient-ils détestés pour le mal qui leur a été fait ? Faut-il aller chercher du côté des fondements, des sources bibliques ayant construit le statut symbolique du « signe juif » dans l’histoire ? La haine d’Israël permet-elle une reformulation acceptable, parce qu’antisioniste de cette haine archaïque ? Comment se débarrasser d’une dette symbolique sinon en éliminant le débiteur ? Comment effacer une culpabilité sinon en accusant sa victime d’un crime identique ?

Ces tragédies actuelles interviennent au moment de la grande célébration narcissique de mai 68. De faux héros septuagénaires s’autoglorifient avec complaisance sans qu’à aucun moment ils ne viennent mettre en cause la responsabilité de la pensée de 68 dans le délabrement intellectuel contemporain.

L’assassinat de Mireille Knoll, survenu en même temps que l’assassinat du colonel Arnaud Beltrame, par un fanatique islamiste donne au moment présent toute sa dimension symbolique. C’est donc à Paris en mars 2018, dans cette ville, capitale de ce pays dans lequel avait choisi de vivre le père d’Emmanuel Lévinas parce qu’il était capable de se soulever pour prouver l’innocence d’un officier juif injustement condamné, que cette octogénaire, rescapée de la Shoah, a été assassinée.

Que faut-il dire d’autre ? Un kaddish pour la France ?

 

 

FIGAROVOX/CHRONIQUE – Gilles-William Goldnadel reproche à Emmanuel Macron d’employer le mot «résistance» quand l’attitude de l’exécutif et avec lui d’une large partie de la classe politique française s’apparente selon lui à de la «passivité».

 

Paru le 26/03/2018

Dans FIGAROVOX

 

Goldnadel : «Non, la résistance n’est pas la résignation»

 

FIGAROVOX/CHRONIQUE – Gilles-William Goldnadel reproche à Emmanuel Macron d’employer le mot «résistance» quand l’attitude de l’exécutif et avec lui d’une large partie de la classe politique française s’apparente selon lui à de la «passivité».

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l’association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.

Comment tenter de rester à la hauteur du geste d’un homme non seulement héroïque, mais encore dans l’élévation propitiatoire suprême? Samedi soir, la mère d’Arnaud Beltrame déclarait avec une dignité aussi modeste qu’infinie qu’elle n’était pas étonnée que son fils se soit sacrifié sur l’autel de la patrie. Des mots qui semblent d’un autre temps.

Des mots… Dans ce moment, il faut prendre garde aux mots.

Ainsi, le président de la République vantait «l’esprit de résistance que notre peuple a démontré chaque fois qu’il a été attaqué». Mais il suffit des phrases creuses. La résistance n’est pas la résignation. Avant que ne tombe dans l’oubli ce nouvel attentat de Carcassonne, qui sera enterré par un autre attentat, tant le vivier des crapules suicidaires est trop nombreux, il convient à nouveau de dire leur fait aux partisans de la mort lente ou à ceux du trépas accéléré.

Non, Emmanuel Macron, la résistance n’est pas l’autre mot de la résignation.

On ne peut à la fois rituellement invoquer son esprit et poursuivre «en même temps» une politique suicidaire de démission en matière d’immigration massive en élargissant le regroupement familial des migrants. On ne peut non plus incriminer par mauvais temps le djihadisme et nommer par temps trompeur un islamiste, Yassine Belattar, à tel poste pour lancer un signal connivent à certains en banlieue.

Il y a pire encore que les mots aimables pour tout le monde ou les mots creux: ceux remplis de haine. M. Mélenchon, comme souvent, n’est pas content: «suppliques aux médias pompes à clics. Pour l’honneur du gendarme assassiné: pouvez-vous renoncer au plaisir de nous salir et cesser de reproduire les tweets écœurants de Stéphane Poussier que nous avons tous condamnés?».

 

Las, M. Mélenchon, souffrez que je reproduise une fois encore le gazouillis de votre ancien candidat Insoumis dans le Calvados, pour les besoins de ma démonstration: «À chaque fois qu’un gendarme se fait buter, et c’est pas tous les jours, je pense à mon ami Rémi Fraisse… Là c’est un colonel, quel pied! Accessoirement, encore un électeur de Macron en moins.»

Tout d’abord, je n’ai pas observé que vous vous éleviez avec autant de hauteur lorsqu’un représentant du parti de l’autre extrémité se faisait épingler.

Ensuite et surtout, je veux soutenir ici que ce Poussier que vous poussez du pied n’est que la caricature grimaçante de beaucoup de vos camarades rouges de toutes les colères que vous leur instillez.

Ce sont dans vos manifestations que l’on hurle «tout le monde déteste la police!» Et je ne vous ai jamais vu prendre grande distance avec la violence des zadistes et des antifascistes fascistes .

Dans son délire abject, votre ancien candidat bas-normand , aujourd’hui répudié par le sommet, justifie sa haine morbide des gendarmes par la mort de Rémi Fraisse. Mais votre parti n’a pas été en reste pour expliquer par le racisme policier le prétendu viol de Théo.

Il est vrai qu’aujourd’hui, l’extrême-gauche médiatique se fait, dans cette affaire, beaucoup plus modeste, tant il est apparu que son hystérie relevait, comme souvent, de la supercherie.

Votre camarade Éric Coquerel critique l’expulsion par les forces chargées du respect de l’ordre républicain des migrants qu’il soutient et qui occupent illégalement la basilique de Saint-Denis, symbole de la France éternelle, au mépris flagrant des articles 26 et 32 de la loi de 1905 sur la laïcité. Vous soutenez, vous le laïc paraît-il invétéré, Éric Coquerel.

Curieusement, vous aviez à l’inverse invectivé les identitaires (condamnés eux à un an de prison avec sursis) qui avaient occupé le chantier de la mosquée de Poitiers: «un seuil franchi dans la violence de l’extrême droite» aviez-vous déclaré.

Un esprit chagrin y verrait l’acmé de la duplicité. Ou de la xénophilie antichrétienne.

Lorsque Clémentine Autain et d’autres de ses camarades de la Seine-Saint-Denis souhaitent, pour séduire leur clientèle électorale dont ils sont les captifs, se rendre en Israël pour visiter dans sa prison un terroriste palestinien condamné pour avoir assassiné des civils, sont-ils à des kilomètres de la complaisance pour le terrorisme islamiste de ce Poussier que vous répudiez?

Lorsque votre camarade Obono décerne un brevet d’antiracisme à Houria Bouteldja, responsable antisémite et anti-blanche du Parti des Indigènes de la République qui organise des camps interdits aux blancs et que vous ne trouvez pas un mot pour calmer ses ardeurs, faut-il s’étonner qu’un Poussier soit poussé vers les extrémités?

 

Il est vrai que vous aussi, vous disiez impunément il y a peu ne pas pouvoir vivre dans un quartier où il y aurait trop de blancs… Allez vous étonner ensuite, de dérives en dérives, qu’un collectif d’extrême gauche se soit installé avec une centaine de migrants dans les locaux universitaires de Paris 8 situés à Saint-Denis (décidément).

Que les expressions «Français = PD», «femmes, voilez-vous!», «Anti France vaincra», «mort aux blancs» et dans un bel esprit poussieriste «beau comme une voiture de police qui brûle» et «Kill cops» soient tagués par ce collectif qui occupe les locaux de l’université depuis un mois et demi ne vous scandalise pas? Allez vous étonner que certains enseignants aient reçu des menaces de mort.

Il paraît que l’université de Paris VIII qui a accepté gentiment d’installer le collectif dans un grand amphithéâtre aurait porté plainte…

Décidément, le fruit Poussier n’est pas tombé très loin de l’arbre dans lequel on l’avait fait pousser en l’arrosant chaque matin d’une eau intoxiquée.

Non, la résistance n’est pas la résignation. Ni aux mots creux de la mort lente, ni aux mots haineux du trépas accéléré.

Ne pas se résigner à dire les mots crûment: l’islamo-gauchisme est aujourd’hui le grand danger mortel à combattre sans gants.

Au risque dérisoire d’être moqué, insulté, diffamé. C’est cela aussi, résister.

 

Gilles-William Goldnadel

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