B’nai B’rith Europe et la Pologne

B’nai B’rith Europe
@PresidentBBE
www.bnaibritheurope.org
Revue de Presse du B’nai B’rith Europe

Jacques Jacubert – S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI – Serge Dahan

Le Président du B’nai B’rith Europe a été reçu par S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI, Ambassadeur de Pologne à Paris

Le Jeudi 15 février à11h, Serge Dahan, Président du B’nai B’rith Europe et Jacques Jacubert, Directeur du Bureau des Affaires Internationales à Paris ont été reçus par S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI, Ambassadeur de Pologne en France
SE Monsieur l’Ambassadeur était accompagné par Mr Patryk Blaszczak Premier Secrétaire, Chef du Service Politique de l’Ambassade
Serge Dahan, Président du B’nai B’rith Europe et Jacques Jacubert ont partagé, dans un long entretien avec S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI, leurs préoccupations et celles de toute la communauté Juive sur la publication de la loi qui encadre la manière dont il est possible d’évoquer la responsabilité de la Pologne pendant la Shoah. Cette Loi présente le risque de réduire la liberté d’expression et la recherche scientifique essentielle pour le travail de mémoire.
Le Président du B’nai B’rith Europe a relevé dans son échange avec S.E. Monsieur l’Ambassadeur que si les camps de la mort ont bien été créés par les Nazis en Pologne, avec l’intention d’assassiner les Juifs dans le cadre de la solution finale, le texte de Loi divise et donne une nouvelle lecture sur la vérité historique concernant l’assistance que les Allemands ont reçue de la part d’une partie de la population polonaise durant l’Holocauste ainsi que sur la reconnaissance des pogromes meurtriers commis par des Polonais notamment le pogrome de Kielce qui a eu lieu en juillet 1946.
S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI a quant à lui rappelé que plus de 6 millions de polonais ont été tués dont la moitié étaient des juifs par les Nazis, que la Pologne n’a pas collaboré avec les allemands et il a rendu hommage à la résistance polonaise. S.E Tomasz MLYNARSKI a aussi tenu à souligner que la Pologne compte le plus grand nombre de Justes parmi les nations
S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI a précisé que dans le monde l’expression «camps de la mort polonais» était utilisée alors que la vérité historique était que les camps ont été créés par les Allemands en Pologne. Il a rappelé que le Président Andrzej Duda a été le premier à participer aux commémorations du pogrom de Kielce qui ont eu lieu en juillet 1946, soit un an et demi après le départ des nazis.
L’intention de ce projet de loi n’est pas de modifier l’histoire mais de protéger la Pologne et le peuple polonais face à des propos qui nuisent à leur honneur et à leur réputation, S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI a aussi précisé que le Président Polonais avait demandé à la Cour constitutionnelle de procéder à un examen de la loi.
Serge Dahan a aussi exprimé sa préoccupation face à la montée de l’antisémitisme en Pologne.
S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI a tenu dans ce cadre à le rassurer et à rassurer la communauté juive en rappelant que son Gouvernement condamne l’antisémitisme, est très actif sur le travail de mémoire de la shoah sur le sol polonais et est très engagé dans lutte contre l’antisémitisme. Monsieur l’Ambassadeur a rappelé que la Shoah fait partie du programme scolaire en Pologne.
En conclusion S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI et le Président du B’nai B’rith Europe, Serge Dahan, ont proposé de poursuivre ces rencontres et ce dialogue ouvert et constructif.
S.E Monsieur Tomasz MLYNARSKI a notamment exposé son projet d’organiser une large exposition sur l’histoire de la communauté juive en Pologne au sein de l’Ambassade.

_______________________
Le B’nai B’rith est une organisation internationale, accréditée comme ONG à l’ONU et présente à l’Union Européenne à l’Unesco et au Conseil de l’Europe à Strasbourg, réunissant des Juifs de toutes origines pour servir les communautés dans lesquelles ils vivent, en se conformant à la devise du B’nai B’rith: Bienfaisance, Amour Fraternel, Harmonie
Avec son siège international à Washington, des Bureaux Administratifs Européens à Bruxelles, plusieurs dizaines de milliers de membres dans plus de cinquante pays, le B’nai B’rith est la plus grande organisation juive dans le monde. Il est aussi l’une des plus anciennes, depuis sa création en 1843. La mission du B’nai B’rith est également de réunir les Juifs pour travailler ensemble à améliorer l’harmonie des communautés, renforcer la communauté juive, combattre l’intolérance raciale et religieuse, assurer la promotion de la culture et de l’histoire juive, et mener des actions de solidarité.
Nos Objectifs sont d’Encourager les amitiés et le dialogue intercommunautaire au travers de programmes de loisirs, sociaux et culturels, de Soutenir l’Etat d’Israël et le peuple Juif dans le monde, de Travailler pour des œuvres de charité et d’aider toutes les victimes de catastrophes naturelles où qu’elles aient lieu, d’Initier et développer des projets communautaires, de Renforcer les liens du B’nai B’rith dans toute l’Europe.
Le Président actuel du B’nai B’rith Europe est Serge Dahan assisté par un Comité Exécutif représentant le B’nai B’rith dans toute l’Europe. Afin d’atteindre les objectifs du B’nai B’rith dans ces institutions, des contacts au plus haut niveau avec les dirigeants politiques, des représentants d’autres ONG, des leaders d’opinions et des représentants diplomatiques sont des activités journalières.

Islande et circoncision

L’Islande pourrait bientôt devenir le premier pays d’Europe à interdire la circoncision, alors que les juifs et les musulmans s’inquiètent du fait que ce geste les empêchera de mener à bien leurs coutumes. La loi, qui a été placée sur la table du parlement, prévoit une peine pouvant aller jusqu’à six ans de prison pour toute personne qui effectue une circoncision autre qu’à des fins médicales.

Les critiques de la loi, qui ont soulevé des inquiétudes parmi les chefs religieux en Europe, affirment que cela rendra la vie des Juifs et des Musulmans de l’île insupportable. Ils craignent que cela n’augmente l’antisémitisme et l’islamophobie, comme ce fut le cas dans des cas similaires dans le passé autour de l’interdiction de l’abattage kasher.

En Islande, de petites communautés de juifs et de musulmans vivent parmi les 336 000 habitants. Selon les estimations, il y a environ 250 Juifs et environ 1500 musulmans vivant dans l’île.

Le président de l’Église catholique européenne, Reinhard MacRes, s’est associé à la critique de la loi par les musulmans et les juifs, affirmant qu’il s’agissait d’une «attaque dangereuse» contre la liberté religieuse. “La mise hors la loi de la circoncision est une étape sérieuse qui suscite de grandes inquiétudes”, a-t-il déclaré.

Selon la loi, la brit milah viole les droits de ceux qui la violent et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, une loi comparant la circoncision à la circoncision féminine, qui a été interdite dans la plupart des pays européens. Non stérile et pas par les médecins, mais par les chefs religieux. “Selon la loi,” cela pose un grand danger pour les infections qui peuvent aussi causer la mort “.

La loi stipule également que, même si les parents ont le droit d’organiser des cérémonies religieuses avec leurs enfants, «en aucun cas, cela n’augmente les droits de l’enfant». Selon la proposition, quiconque souhaite pratiquer la circoncision pour des raisons religieuses ou culturelles peut le faire à un âge où il «comprend ce qui est requis d’une telle procédure».

Selon Silje Dogg Gunersdottir, un membre du parti progressiste de droite qui a proposé le projet de loi, jouit d’un soutien important au parlement et dans le public. Elle a dit qu’elle l’avait proposée après avoir réalisé que la circoncision n’était pas interdite alors que la circoncision féminine était interdite en 2005. Si la loi est adoptée en première lecture, le comité en discutera pendant plusieurs mois avant de pouvoir l’adopter.

#CRIF – DES SONDAGES INQUIÉTANTS SUR UN ÉTAT DES LIEUX DE L’ANTISÉMITISME EN FRANCE : CONTROVERSES ET POLÉMIQUES

PUBLIÉ LE 15 FÉVRIER 2018

Quelle foi doit-on accorder aux sondages d’opinion dont les questions sont orientées ? Malgré tout, que disent aussi les réponses des sondés sur les maux de notre société qui ont pour mots préjugés, clichés et intolérance ? Une analyse de Marc Knobel.

En 2014, la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) mène deux enquêtes avec l’Ifop. La première auprès d’un échantillon de 1 005 personnes, représentatif des Français âgés de 16 ans et plus. Les interview ont lieu par questionnaires auto-administrés en ligne du 26 au 30 septembre 2014. Cette enquête révèle que 25% des Français pensent que les Juifs «ont trop de pouvoir dans le domaine de l’économie et de la finance.»
A son tour et pendant 18 mois (2015-2016), l’Ipsos enquête sur le «vivre ensemble» en France et plus particulièrement sur la façon dont sont perçues les communautés juive et musulmane. L’étude commandée par la Fondation du judaïsme français (janvier 2016), révèle surtout le sentiment de défiance qui traverse notre société. Si «les Français considèrent massivement que les juifs sont bien intégrés», plus d’un sondé sur deux (56 %) estime qu’ils ont «beaucoup de pouvoir», ou qu’ils sont «plus riches que la moyenne des Français». Pour 41 % des sondés, ils sont même «un peu trop présents dans les médias» et 60 % pensent qu’ils ont «leur part de responsabilité dans la montée de l’antisémitisme». Résultat ? Pour plus d’un sondé sur dix (13 %), «il y a un peu trop de juifs en France».
Cependant, sur Twitter, journalistes et internautes s’empressèrent de dénoncer ce sondage (JDD, 31 janvier 2016), parce qu’il était considéré/jugé comme «stigmatisant et anxiogène». Pourquoi de telles critiques ? C’est en particulier cette question qui met le feu aux poudres, notamment sur Twitter : «Vous-même, au cours de l’année, avez-vous personnellement rencontré des problèmes (insultes, agressions, …) avec une ou plusieurs personnes issues des groupes suivants ?”. Un sondage où les réponses proposées sont : “origine maghrébine”, Roms”, “confession musulmane”, “origine africaine”, “confession catholique”, “confession juive” ou encore “origine asiatique”» (1).
C’est au tour du Parisien (vendredi 12 février 2016) de publier une autre enquête. Cette fois de l’Ifop (étude menée en ligne auprès de 1468 personnes entre le 3 et le 5 février), commandée par SOS Racisme et l’UEJF, sur les préjugés (supposés) sur les juifs. Là encore, les questions sont jugées tendancieuses et caricaturales. Selon l’expression d’une chroniqueuse canadienne Nathalie Collard : «analysez la question, vous verrez qu’elle a pour effet de banaliser le racisme et, ce faisant, d’inciter les gens à y souscrire.» On pourrait rétorquer qu’il faut bien que des questions soient engagées si l’on veut dégager des tendances. Quoi qu’il en soit, le sondage de l’Ifop provoque une nouvelle polémique. Dimitri Martins, étudiant de 23 ans avait participé au sondage Ifop – Sos Racisme – UEJF. Il s’en fait l’écho dans un article de l’Obs : «J’ai participé à ce sondage, j’ai cru à une blague». L’internaute explique qu’il n’a pas apprécié les questions de l’étude qui «renforceraient les préjugés racistes en légitimant certaines questions sur les juifs». L’étudiant, pourtant inscrit sur un site proposant de répondre à des enquêtes en ligne en contrepartie de bons de réduction, n’était pas habitué à répondre à des questions controversées comme… «A votre avis, est-ce qu’un Alsacien est aussi Français qu’un autre Français ? Et un Juif ? Etc.» Le mode de réponse «d’accord» ou « pas d’accord» a choqué Dimitri. Fréderic Dabi directeur-adjoint de l’Ifop réfutera ces accusations. Il rappelle que l’institut respecte les règles déontologiques nécessaires (2).
Au-delà des intitulés de certaines questions posées, examinons tout de même ce que furent les réponses
Entre un tiers et un quart des interviewés adhèrent à l’idée que les juifs utilisent dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi (32%), qu’ils sont plus riches que la moyenne des Français (31%), qu’ils ont trop de pouvoir dans les médias (25%) ou dans le domaine de l’économie et des finances (24%, contre 19% s’agissant de la politique). Nous retrouvons là les vieux poncifs/clichés/préjugés détestables et habituels pour stigmatiser les Juifs. S’entrechoquent ici probablement des siècles d’intolérance et de préjugés justement, une ignorance crasse des problématiques et des populations, un manque d’éducation, des généralités confuses, des détours aberrants et racistes.
En octobre 2016, un autre sondage d’opinion CNCDH/SIG/Ipsos révèle que 35% des Français pensent que «les Juifs ont un rapport particulier avec l’argent» (66% par rapport à janvier 2016). Le cliché selon lequel « les Juifs ont de l’argent » est (bien) ancré dans les esprits et cela ne date pas d’aujourd’hui. L’antisémitisme «économique» est une conséquence de l’antijudaïsme religieux: considéré comme le peuple «déicide» (pour avoir tué le Christ), les Juifs sont mis au ban de la société par les chrétiens (3). L’un des exemples les plus connus de ce stéréotype figure dans le livre de William Shakespeare, « Le Marchand de Venise », dans le caractère de Shylock, un usurier juif qui demande du héros, Antonio, un litre de viande quand celui-ci ne peut rendre le prêt. Mais c’est à l’orée du XIXème siècle, avec l’émergence du capitalisme industriel, que le cliché des Juifs et de l’argent s’affirme avec une nouvelle force. Les Juifs sont alors accusés d’être les promoteurs du capitalisme mondialisé. Le cliché se transforme en complot». L’historien Gerald Krefetz dans son livre « Les juifs et l’argent: les mythes et la réalité », résume l’idée de l’antisémitisme économique en une phrase: «[les juifs] contrôlent les banques, la réserve monétaire, l’économie et les affaires — de la communauté, du pays, du monde» (4).
Enfin, une enquête plus récente réalisée par Ipsos du 10 au 17 octobre 2017 pour le compte de la Fondation du judaïsme français, fait froid dans le dos (5) : 64% des Français pensent que les Juifs disposent de lobbys très puissants ; 53% estiment qu’ils sont plus attachés à Israël qu’à la France ; 53% qu’ils ont beaucoup de pouvoir ; 52% qu’ils sont plus riches que la moyenne des Français ; 51% qu’ils sont trop présents dans la banque et la finance ; 48% qu’ils aiment plus l’argent que les autres Français ; 38% qu’ils sont trop présents dans les médias. Bref, depuis l’année 2000, les Français juifs sont désemparés.
Pour (nous) rassurer, il convient quand même d’ajouter que pour ce dernier sondage, le sentiment que les juifs sont bien intégrés en France, déjà très fort lors des vagues d’enquêtes précédentes, tend (encore) à progresser en 2017. Ainsi, une très large majorité de l’opinion publique juge que «les juifs sont bien intégrés en France» (89 %, stable) ou que «les juifs sont des Français comme les autres » (92 %, +6 points). Le fait que désormais, plus des trois quarts des Français réagiraient positivement si un de leurs enfants épousait une personne juive confirme cette perception d’une bonne intégration des français juifs, même si celle-ci parait évidente, selon le politologue Brice Teinturier (6). A titre de comparaison, 8 % seulement des Français estiment que la grande majorité des personnes d’origine Rom ou tzigane sont bien intégrées, 22 % s’agissant des personnes d’origine maghrébines et 28 % s’agissant des musulmans. Enfin, 36 % seulement déclarent qu’ils réagiraient positivement si leur fille épousait un musulman (77 % si elle épousait un juif) (7). Cette perception d’une forte intégration des juifs de France s’ancre dans le sentiment d’une appartenance ancienne et bénéfique au creuset culturel français : 74 % jugent que « le judaïsme fait partie de la culture française », en très forte progression (+14 points) depuis 2014, rappelle le politologue. De même, 84 % estiment que « les juifs ont beaucoup apporté aux arts, à la musique et à la littérature », là aussi en hausse de 13 points en trois ans. Ces indicateurs sont à prendre au sérieux et ils sont rassurants estime Brice Teinturier. Pour autant, ajoute-t-il aussitôt, Pour autant, et c’est tout l’enjeu, ils coexistent avec des préjugés aussi massifs que désespérants (8).
Quoique l’on pense des intitulés et des sondages, ce qui est évident aujourd’hui c’est que les préjugés sont bien installés, qu’ils réduisent les/des populations visées et stigmatisées à outrance et qu’ils sont inacceptables. Ce qui est évident aussi, c’est que probablement, l’école n’a pas fait assez de ce qu’elle devait et aurait dû faire pour déconstruire les préjugés. Un enfant ne nait pas raciste, il le devient et il le devient parce qu’il est ignorant. De ce fait, les préjugés doivent être combattus dès l’école (9).
Notes :
1. Maxime Bourdeau, « Le JDD publie des sondages sur les préjugés ethniques et religieux qui font hurler les internautes », Huffington post, 31 janvier 2016.
2. https://www.slideshare.net/BenjaminBakouch/m2-benjamin-bakouch-etudes-et-sondages-ifop-1
3. Pour les chrétiens, comme pour les Grecs, le temps n’appartenant pas aux hommes, ils n’ont le droit ni de le vendre ni de le faire fructifier. Le prêt est une activité malsaine qui permet de gagner de l’argent sans travailler. Enfin, le prêteur peut s’enrichir, ce qui concurrence le projet de l’Eglise d’être le lieu principal d’accumulation des richesses. L’Eglise assimile donc le prêteur au diable: il est comme le dealer qui fournit de la drogue, une nouvelle forme de la tentation.
4. L’ouvrage de référence : Jacques Attali, Les Juifs, le monde et l’argent : histoire économique du peuple Juif, Paris, Le Livre de Poche, N° 15580, octobre 2007.
5. Enquête réalisée par Ipsos sur un échantillon national représentatif de la population française de 1014 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas et interrogé du 10 au 17 octobre 2017 par Internet.
6. Brice Teinturier, « Des préjugés antisémites qui ont la peau dure », Revue annuelle du Crif 2018, pp. 93-95.
7. Idem.
8. Idem.
9. Voir à ce sujet, Marc Knobel, Haine et violences antisémites. Une rétrospective : 2000-2013, Paris, Berg International Editeurs, pp.169-184.