Gaza : le Hamas se prépare à la guerre alors que la situation s’aggrave

 

Sep 28, 2018

 

Le Hamas se prépare à la guerre alors que la situation à Gaza s’aggrave

L’échec de la réconciliation avec le Fatah d’Abbas et la crise humanitaire alimentée par des réductions de financement à l’UNRWA sont supposés pousser le groupe terroriste au bord du gouffre 

Nota Bene : bien que ces informations soient recueillies par un journal réputé pour son orientation à gauche, voire à l’extrême-gauche, elles émanent cependant de l’armée sur le terrain et dégagent plusieurs scénarios possibles : la guerre, la rébellion ou l’apathie à l’égard du Hamas, de la part de la population ; elles soulignent le bras-de-fer continu entre Fatah et Hamas, jusqu’à ce que l’un des deux cèdent. Enfin, l’arrêt des donations américaines à l’UNRWA, s’il est justifié quant aux effets pervers de cet organisme, en termes d’éducation à la haine, ne font pas pression sur les pays arabes pour qu’ils dissolvent le problème des “réfugiés” de génération en génération, mais bien plus, dans l’immédiat sur une population-otage des terroristes à Gaza. Avec des conséquences sécuritaires directes sur l’environnement israélien de Gaza.

Archive : Des membres masqués des Brigades Izz ad-Din al-Qassam, la branche militaire du groupe terroriste du Hamas, conduisent des véhicules alors qu’ils commémorent le 30e anniversaire de leur groupe, à Gaza, le 13 décembre 2017. (AP Photo / Adel Hana)

Le Hamas se prépare à la guerre, ont déclaré les forces de sécurité israéliennes, renforçant considérablement ses unités ces dernières semaines, alors que la crise humanitaire à Gaza s’aggrave et que les négociations de réconciliation avec l’Autorité palestinienne sont en panne.

Cette évaluation n’est pas nouvelle, ont déclaré des sources de Tsahal au quotidien Haaretz, après avoir averti à plusieurs reprises que la situation risquait davantage de dégénérer que de se calmer. Cependant, l’armée a récemment noté que le groupe terroriste semble se préparer activement à un conflit limité avec Israël. Ce n’est plus qu’une question de savoir quand le Hamas décidera de partir en guerre, a indiqué le journal.

Le Hamas, qui dirige la bande de Gaza et appelle activement à la destruction d’Israël, a accéléré les émeutes et les manifestations le long de la frontière avec Israël et créé de nouvelles unités chargées de maintenir l’agitation à la frontière, notamment la nuit et tôt le matin.

L’objectif du groupe terroriste est de poursuivre les affrontements avec l’armée tous les jours de la semaine, et pas seulement le vendredi après-midi, comme il le fait depuis plusieurs mois, rapporte Haaretz.

Le Hamas a récemment mené des exercices de sécurité pour protéger les civils en cas de guerre et poursuit ses exercices militaires – deux autres signes indiquant qu’il se prépare à la guerre.

Les responsables israéliens croient que deux causes principales poussent le Hamas vers une escalade militaire :

• les pourparlers de réconciliation avec le parti du Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui contrôle la partie arabe de l’Ouest du Jourdain et tente de faire pression en étranglant les finances du Hamas, pour qu’il cède le contrôle sur ce territoire ;
• et la crise humanitaire actuelle dans l’enclave sous le blocus israélo-égyptien, aggravé ces derniers mois par les États-Unis qui ont sabré leur aide à l’Autorité palestinienne et leur financement pour l’UNRWA, l’organisme des Nations Unies chargé du bien-être des réfugiés palestiniens, des écoles et des grands projets de secours dans la bande.

Des manifestants palestiniens se sont rassemblés le 21 septembre 2018, le long d’une barrière frontalière israélienne à l’est de la ville de Gaza, alors que la fumée émanait de pneus en toile de fond. (AFP / Said Khatib)

Les responsables de Tsahal croient qu’Abbas pousse activement le Hamas à faire la guerre à Israël. Les pourparlers de réconciliation entre le Fatah et le Hamas ont échoué ces dernières semaines, à cause de l’insistance d’Abbas pour que le groupe terroriste remette toutes ses armes aux forces de sécurité de l’Autorité palestinienne. Il a également exigé qu’il restitue toutes les terres publiques prises à Gaza, que les membres du Fatah soient à nouveau renvoyés à leurs rôles gouvernementaux dans l’enclave côtière et à la fin du régime juridique religieux du Hamas. Cette liste de revendications semble bien choisie pour que le Hamas continue à les refuser, empêchant ainsi tout progrès vers la réconciliation.

Les responsables israéliens estiment également que le Hamas considère la guerre comme une solution à la crise humanitaire à Gaza, qui exerce une pression croissante sur le groupe de la part des habitants mécontents de Gaza. La crise, provoquée par un chômage élevé et de graves pénuries de carburant et d’eau potable, pendant plusieurs heures chaque jour, devrait s’aggraver, l’UNRWA ayant du mal à trouver des donateurs pour remplacer les États-Unis. Environ la moitié de la population dépend de la nourriture fournie par l’UNRWA. Quelque 300 000 étudiants étudient dans des écoles financées par l’UNRWA, qui emploient quelque 18 000 enseignants et membres du personnel, faisant de l’organisation l’un des principaux employeurs de Gaza. En octobre, il ne restera plus de budget pour une grande partie de cette activité, a déclaré Haaretz.

Sans financement pour l’UNRWA, ont déclaré des responsables israéliens, la guerre est presque inévitable.

La population de Gaza commence à perdre confiance dans le Hamas, et des sources de sécurité israéliennes affirment que si des élections libres avaient lieu aujourd’hui dans la bande de Gaza, le groupe terroriste perdrait son pouvoir. Par conséquent, le Hamas tente de rediriger la colère du public contre le Fatah et Israël. En fin de compte, alors que la misère continue sans relâche, le Hamas devra recourir à un conflit militaire avec Israël pour continuer à détourner les Gazaouis de leur propre frustration, estime Israël.

JForum avec agences