La Jordanie dans l’œil du cyclone, par Freddy Eytan

 

 

 

 

 

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La Jordanie dans l’œil du cyclone, par Freddy Eytan

par admin

Ces jours-ci, les médias affirmaient qu’il existait une crise profonde entre la Jordanie et Israël et accusaient le Premier ministre Nétanyahou d’avoir négligé la détresse du roi Abdallah.

La situation est beaucoup moins grave que certains observateurs et journalistes l’ont décrite. Les relations entre les deux Etats sont solides dans tous les domaines.

L’avenir du Royaume hachémite et ses intérêts économiques et stratégiques dépendent plus que jamais de l’Etat juif.

La relation est donc plus complexe et non simpliste, elle remonte à la création de l’Etat d’Israël. Elle concerne deux pays voisins qui partagent plus de 238 km de frontière. Ils s’opposent également à la création d’un Etat palestinien militarisé et combattent ensemble contre le terrorisme islamique.

Rappelons le fameux Septembre noir 1970 : le Roi Hussein avait échappé à un attentat palestinien et son Premier ministre, Wasfi Tal, fut assassiné au Caire. Arafat souhaitait renverser le royaume jordanien par la force et proclamer un Etat palestinien. Son but était de créer une grande Palestine jusqu’à la Méditerranée…

Le roi Hussein lança des opérations contre l’OLP et chassa Arafat et ses troupes de Jordanie vers le Liban. Les combats avaient duré plusieurs mois et firent plusieurs milliers de morts. Soulignons qu’à l’époque, Ariel Sharon et d’autres généraux voulaient intervenir militairement pour sauver le « petit roi ». Toutefois, il est clair que sans le soutien discret d’Israël et de ses services, le royaume hachémite n’aurait pas existé aujourd’hui.

Le traité de paix israélo-jordanien paraphé à la Maison Blanche en 1994 (photo Yaacov Saar, GPO)

Jusqu’aux accords d’Oslo, tous les gouvernements israéliens avaient souhaité régler le problème palestinien avec la Jordanie et écarter l’OLP d’Arafat. Hussein, opposé farouchement à un Etat palestinien, était prêt à signer un traité de paix à condition d’obtenir un certain retrait de Cisjordanie. Rappelons que depuis sa grande défaite en 1967, le roi avait toujours refusé de se joindre à une nouvelle guerre contre Israël. Il avait même averti Golda Meir des préparatifs de la guerre du Yom Kippour.

Depuis, avant le Traité de paix et après sa signature, de nombreuses rencontres, publiques et secrètes, ont eu lieu entre tous les dirigeants israéliens et le roi de Jordanie et ses ministres (Hussein, son frère Hassan, et son fils Abdallah). Malgré l’Intifada et les crises survenues sur l’avenir de Jérusalem-Est et l’ambassade d’Israël à Amman, les contacts demeurent permanents et très productifs sur le plan militaire et commercial et surtout dans le domaine du Renseignement.

Le 21 octobre 2018, le roi hachémite a en effet déclaré que dans le cadre du Traité de paix signé entre les deux pays, la Jordanie souhaitait reprendre le contrôle de deux zones qui avaient été louées à Israël sur une période de 25 ans pour un usage agricole. Ainsi, au nord du Jourdain, à Naharayim, et au Sud, dans le désert de l’Arava, à Tsofar, les agriculteurs israéliens ont rendu ces deux petits territoires de 10km2 en champs et près fleuris, bénéfiques pour les deux pays. Celui qui visite les lieux peut comparer avec étonnement et admiration le contraste entre les deux rives du Jourdain. Celle de la rive Ouest avec celle de la rive Est qui demeure toujours désertique.

La déclaration du Roi Abdallah était prévisible et sa requête fut transmise en bonne forme par le canal diplomatique. Contrairement à certains articles alarmants parus dans la presse le roi n’a pas menacé d’abroger ou de modifier le Traité de paix, bien au contraire.

Rappelons que le Traité fut paraphé à la Maison Blanche le 24 juillet 1994, puis signé et proclamé le 26 octobre 1994, par le Roi Hussein en présence du Président Bill Clinton, de son homologue israélien Ezer Weizman et du Premier ministre Yitzhak Rabin. J’étais présent à cette magnifique cérémonie et vu le petit roi rayonnant devant Clinton et Rabin radieux.

Benjamin Nétanyahou avec Abdallah II de Jordanie en 1994 à Amman (photo Kobi Gideon, GPO)

Aujourd’hui, plus que jamais, la Jordanie dépend de l’aide israélienne. Tsahal a été la première à apporter secours à un bus d’enfants jordaniens renversé à la suite des inondations du côté jordanien de la mer Morte. Les secouristes israéliens, à l’aide d’hélicoptères, ont risqué leur vie en raison des conditions météorologiques et le glissement de terrain. Comment ne pas réagir devant le désastre et la détresse d’enfants d’un pays voisin ? Qui au Moyen-Orient est capable de le faire tout naturellement et rapidement ?

La Jordanie abrite plus d’un million et demi de réfugiés syriens et irakiens et 60% de sa population est palestinienne.

De fortes pressions sont exercées contre le roi pour qu’il annule le Traité de paix avec Israël. La situation économique est grave, le chômage, et les manifestations quotidiennes dans les rues encouragent les Islamistes et Daesh à perpétrer des attentats terroristes et déstabiliser le royaume.

La chute du royaume hachémite et l’islamisation de la Jordanie seraient dangereuse pour la sécurité d’Israël. Il est donc du devoir du gouvernement de rassurer le roi et d’entamer un dialogue direct et franc pour consolider le Traité de paix.

Freddy Eytan,                                                                                                                                             Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org

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Le commentateur du monde arabe sur la 2e chaîne de télévision, Ehoud Yaari disait dimanche soir, en parlant de la décision jordanienne concernant l’annulation des deux articles dans les accords de paix avec Israël, que le roi Abdallah II était soumis à des très fortes pressions, tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. Et parmi les dangers qui guettent le royaume hachémite, il citait l’Iran qui selon lui, dans son programme hégémoniue, vise à terme le renversement du régime jordanien.

Les derniers développements dans la région semblent donner raison au journaliste. Des sources en provenance de Syrie du sud indiquent que le Hezbollah et des milices chiites pro-iraniennes, aidées de collaborateurs locaux, ont commencé à prendre position à la frontière entre la Syrie et la Jordanie, et ce, en dépit de l’accord conclu entre la Russie, la Jordanie et Israël qui interdit toute présence iranienne dans cette zone. 

Ces sources indiquent par exemple que le Hezbollah a placé des dizaines de ses “fonctionnaires” aux points de passge entre la Syrie et la Jordanie, officiellement comme “agents des douanes”. D’autres témoignages sur place font état de l’installation d’une grande base iranienne dans le secteur d’A-Lajat, à l’est de la province de Daraa, en passant par la destruction de plusieurs villages.

Les médias syriens semblent confirmer ces nouveaux développements en notant les efforts iraniens pour renforcer leur présence militaire près des frontières avec Israël mais aussi avec la Jordanie.

Les autorités jordaniennes ont demandé à Moscou de les aider à mettre fin à cette arrivée rampante d’éléments chiites soutenus par l’Iran aux portes du royaume.

 

Pourquoi les Israéliens fuient la victoire

Pourquoi les Israéliens fuient la victoire

par Daniel Pipes
Middle East Quarterly 
Automne 2018

http://fr.danielpipes.org/18555/pourquoi-les-israeliens-fuient-la-victoire

Version originale anglaise: Why Israelis Shy from Victory

Imaginez qu’un jour, un président américain dise à un Premier ministre israélien : « L’extrémisme palestinien nuit à la sécurité des États-Unis. Nous avons besoin de vous pour y mettre fin en remportant la victoire sur les Palestiniens. Faites ce qu’il faut en prenant toutes les précautions légales, morales et pratiques. Imposez-leur vos volontés. Inspirez-leur le sentiment de la défaite de sorte qu’ils abandonnent ce rêve, vieux de 70 ans, d’éliminer Israël. Gagnez votre guerre. »

 

Depuis longtemps déjà, les présidents américains ont coutume de rencontrer les Premiers ministres israéliens, à commencer par Harry Truman et David Ben Gourion (avec, à l’arrière-plan, Abba Eban), le 8 mai 1951.

 

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