Qui Aura Décroché le Trophée de la Désinformation sur la Frontière de Gaza avec Israël ?

Qui Aura Décroché le Trophée de la Désinformation sur la Frontière de Gaza avec Israël ?

C’était tellement prévisible ! Après les scènes d’affrontement à Gaza, la condamnation sans appel véhiculée par les médias en France et dans le monde contre Israël, une fois de plus ne prend pas la réalité du terrain en compte.

Pour l’éditorialiste et présentateur de télévision franco-américain Franz-Olivier Giesbert, il y a dans la presse française une espèce de “bisounoursisme” que l’on définit comme “L’incapacité, temporaire ou chronique, à percevoir le monde avec le sérieux qui lui est dû et à appréhender sa complexité”.

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“Il y a une espèce de “bisounoursisme” dans la presse française concernant où Israël a toujours tort” @fogiesbert sur

La presse titre presqu’à l’unisson. Et à qui cela profite ?

Immédiatement, tous se sont précipités à l’unisson pour reprendre un scénario selon lequel des soldats israéliens faisaient des morts et des blessés à Gaza au cours de “manifestations pacifiques” parce que soit-disant au même moment avait lieu la cérémonie de l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem.

A qui cela profite ? Pour le Hamas, c’était dès le départ une situation gagnant-gagnant. S’il avait réussi à rompre la barrière de sécurité et pénétrer en Israël, permettant à des terroristes palestiniens d’avancer vers les communes toute proches de la frontière et de tuer des civils, il aurait remporté la victoire. Si au contraire, il obtient des scènes de carnage afin de mettre l’opinion mondiale contre Israël, il remporte alors la victoire de la communication.

Jusque là, rien de nouveau dans la presse. Mais, tout de même, pourquoi les médias n’ont pas été intéressés par exemple par ce message pourtant amplement diffusé en arabe sur Facebook à la veille des regroupements gazaouis à la frontière ?

Traduction : Lundi matin nous commencerons à nous rassembler à 10 heures le long de la route Jacher, de Beit Hanoun jusqu’à Rafah. Le démarrage sera annoncé et tous les manifestants partiront en masse avec un cœur robuste, en direction de la clôture jusqu’à ce qu’elle tombe. La marche sera accompagnée par des haut-parleurs qui enflammeront la foule et l’empêcheront de se disperser. Vous avancerez derrière des bulldozers qui feront tomber la clôture afin de vous ouvrir la voie.

Les manifestants doivent agir en concordance et apporter avec eux un couteau ou une arme, cachés sous leur vêtement afin de l’utiliser au besoin et de capturer des soldats ou des civils israéliens. Il est demandé de ne pas les tuer, mais de les amener aux forces de résistance, car c’est une monnaie d’échange qui fait peur à Israël.

Il est nécessaire de mener ces actions afin de déloger les snipers de leurs positions. Il est nécessaire d’exposer leurs positions et actions. Ne vous inquiétez pas des blessés ou des tués, ils seront pris en charge par les équipes médicales. Votre travail consiste à agir sagement, conformément à ces instructions.

On comprend le malaise du directeur du Libération Laurent Joffrin lorsque le réalisateur Pierre Rehov l’accuse de complicité avec le Hamas et lui demande d’imaginer ce que la France ferait s’il y avait 30.000 mecs de Daesh aux portes de Paris.

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Le journaliste @PRehov accuse @Laurent_Joffrin, directeur de la rédaction de @libe, de complicité avec le dans sa couverture des événements à

Et qu’en est-il du rétablissement de la vérité ?

Il a fallu que le cadre du Hamas Salah Albargawil reçoive un sermon des égyptiens dénonçant l’envoi des jeunes à la mort, pour qu’il confirme lui-même que parmi les décédés, 50 étaient des membres du Hamas. Et pourtant très peu de journaux ont repris cette information…

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Autre question :  pour quelle raison également les journalistes ne s’interrogent pas non plus sur le fait que des enfants soient lâchement amenés sur la scène du conflit ? Les faits ne se sont quand même pas passés en pleine ville !

Pourquoi ne reparle-t-on pas en première page de cette image choquante du bébé décédé pendant les évènements soit-disant à cause du gaz lacrymogène d’Israël, pour avoir l’honnêteté de dire que ce pauvre petit être est peut-être mort d’autre chose selon les déclarations-mêmes du Ministère de la Santé de Gaza ?

Il n’y a jamais d’errata.

Enfin, pourquoi les médias n’organisent-ils pas des sondages afin de demander à leurs lecteurs si on n’est pas trop tolérant envers les autorités lorsqu’elles abattent les terroristes, comme les  frères Kouachi, Amedy Coulibaly, ou les auteurs de l’attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan Ismaël Omar Mostefaï, Samy Amimour, Foued Mohamed-Aggad, l’auteur de l’attentat du 14 juillet à Nice Mohamed Lahouaiej Bouhlel ou encore l’auteur d’attaques au couteau Khamzat Azimov  le 12 mai dernier à Paris, pour ne citer qu’eux.

Et ça continue…

Hier et aujourd’hui, toujours le même leitmotiv pour contextualiser les manifestations pro-palestiniennes, que ce soit à Paris ou à Lille, ou au moment d’évoquer la délégation du président du Parlement israélien “la Knesset” en visite officielle en France, prévue dans le cadre des 70 ans de la création de l’État d’Israël.

Le président de la Knesset Yuli-Yoel Edelstein chahuté autour des faits de Gaza, a tout de même rappelé que même lorsqu’il était prisonnier politique dans l’ancienne Union Soviétique et qu’on avait menacé de mort son épouse et son enfant, il ne lui était jamais venu à l’esprit, malgré sa souffrance, de vouloir aller tuer les enfants des autres.

Photo principale : Abed Rahim Khatib/Flash90

Jérusalem: les surprises de l’Histoire

Jérusalem: les surprises de l’Histoire

 Par Christian Makarian, publié le , mis à jour à 

 
Christian Makarian est directeur délégué de la rédaction de L'Express.

Christian Makarian est directeur délégué de la rédaction de L’Express.

 

Bruno Levy pour L’Express

Malgré la colère des Palestiniens et les heurts avec l’armée israélienne, un changement stratégique majeur s’accomplit

A Jérusalem, l’histoire, présente à chaque pas, a donné la parole aux pierres plus qu’aux hommes. A croire que ce sont elles qui ont présidé à la décision de déménager l’ambassade américaine de Tel Aviv, dans un élan qui confère au passé plus de force qu’à l’avenir. Même si ce transfert n’est que symbolique pour le moment, dans l’attente de la construction d’une ambassade digne de ce nom, la volonté manifestée par Donald Trump de braver toutes les oppositions frontales à ce déplacement répond à des motivations qui puisent à des sources très profondes. 

“Si je t’oublie, Jérusalem”

Au titre des arguments fondamentaux, comme l’a écrit le politologue Bruno Tertrais, spécialiste de l’analyse stratégique, on assiste à une revanche de l’histoire ; Benjamin Netanyahu reprend à son compte des justifications très anciennes. La cité de David, le lieu où fut édifié le Temple de Salomon, le coeur battant de l’histoire juive et le point de départ de sa dispersion… Tout cela se produisit de nombreux siècles avant l’apparition de l’islam et, plus loin encore de ce que l’on a pu appeler, depuis six ou sept décennies seulement, la conscience palestinienne. C’est à la fois tout l’Ancien Testament, qui parle autant aux rabbins qu’aux évangélistes “littéralistes” américains, mais aussi toute l’épopée et les misères innombrables d’un peuple qui scandait depuis deux millénaires le psaume 137 “: “Si je t’oublie Jérusalem, que ma main droite se dessèche…” Le vote de la Knesseth, en 1980, qui fait de Jérusalem la capitale d’Israël, s’inscrit dans une logique pluriséculaire.  

 
 

A SUIVRE >> Inauguration sanglante à Jérusalem 

Pour les Palestiniens, qui sont enclins au mimétisme par rapport aux argumentations israéliennes, la convocation de l’Histoire donne lieu à de tout autres résultats. Le prophète Muhammad n’a jamais pu se rendre à Jérusalem de son vivant ; c’est uniquement dans le premier verset de la XVIIe sourate du Coran, que le fondateur de l’islam effectue son “isra” (voyage nocturne ) qui le conduit – en songe – de La Mecque à Jérusalem. De là, il serait monté aux cieux. Le texte dit : “Gloire à celui qui a fait voyager de nuit son serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée très éloignée dont nous avons béni l’enceinte, et ceci pour lui montrer certains de nos Signes. Dieu est celui qui entend et qui voit parfaitement”. “De la Mosquée sacrée [ndlr : La Mecque] à la Mosquée très éloignée [ndlr : Jérusalem]” : c’est à la fois très allusif et très explicite – l’éloignement se définit par rapport à l’Arabie, coeur de la foi musulmane.* 

Abu Diss, morne capitale

Par comparaison, dans la Bible, Jérusalem est citée 669 fois et Sion (qui désigne la ville mais aussi le pays) 154 fois, soit 823 au total. Dans le Coran, Jérusalem n’apparaît pas une seule fois – le terme d’Israël tout aussi peu. Quant au Nouveau Testament des chrétiens, il mentionne Jérusalem 154 fois et Sion 7 fois. Cela ne constitue évidemment une preuve au regard du droit des peuples et des personnes, mais on mesure combien l’appréhension du “récit national” est totalement différente d’un côté à l’autre de Jérusalem. D’où il ressort qu’il existe entre la tradition juive et la tradition musulmane une profonde différence d’approche historique et une divergence irréductible sur le sens de l’histoire. Dans un cas, on invoque les textes (antiques), dans l’autre la tradition (récente).  

Qu’en dit justement l’autre pays détenteur/protecteur des lieux saints musulmans, à savoir l’Arabie Saoudite ? Malgré des protestations officielles et tapageuses contre la décision de Donald Trump, les Saoudiens ne cessent de se rapprocher des Israéliens. Lors du 29e Sommet arabe, à Dharan, le souverain a déclaré : “Nous réitérons notre rejet de la décision américaine concernant Jérusalem”, ajoutant que “Jérusalem-Est est une partie intégrante des territoires palestiniens”. Il a également annoncé un don saoudien de 150 millions de dollars au profit de l’administration des biens religieux musulmans à Jérusalem-Est. Mais son fils, “MBS”, le prince héritier Mohammed ben Salmane, considère plus froidement que l’essentiel est de garder le contrôle des lieux saints – ce que l’Iran a tenté de contester au début de la République islamique. Cet objectif est sacré, toute l’obsession de la monarchie saoudienne est de le défendre. Or ce souci constant n’empêche pas d’ouvrir le jeu diplomatique avec Israël. Apparemment le père et le fils se sont bien répartis les rôles… Non seulement “MBS” reconnait à Israël le droit d’exister et de disposer d’un territoire, mais il propose aujourd’hui aux Palestiniens d’installer leur future capitale à Abu Diss, au lieu de rêver de Jérusalem. Abu Diss n’est qu’un village périphérique en zone aride, situé de l’autre côté du mur de séparation et doté d’une vue très incertaine sur le Dôme du Rocher ; ce serait une bien morne capitale.  

Pour la première fois de l’histoire, le pays qui abrite les lieux saints du judaïsme et du christianisme et celui qui garde jalousement le berceau de l’islam se sont notablement rapprochés. Cela aussi est historique. 

Une reconnaissance russe en catimini

Le 6 avril 2018, dans un communiqué assez discret, mais hautement significatif, la Russie a annoncé qu’elle reconnaissait Jérusalem Ouest comme la capitale d’Israël, ce qui en a fait l’un des premiers pays au monde à prendre cette décision. Même si ce communiqué, publié sur le site Internet du ministère russe des Affaires étrangères, indique parallèlement que Jérusalem Est devrait être la capitale d’un futur Etat palestinien, il constitue une avancée surprenante en direction d’Israël. “Nous confirmons notre attachement aux décisions de l’ONU sur les principes du règlement, y compris concernant le statut de Jérusalem-Est en tant que capitale du futur Etat palestinien. Nous soulignons dans le même temps que nous considérons, dans ce contexte, Jérusalem-Ouest comme la capitale de l’Etat israélien”.  

Quand le Hamas mène les Palestiniens à la boucherie

 

Quand le Hamas mène les Palestiniens à la boucherie

Par

Auteur

Antoine Colonna

/ Mardi 15 mai 2018 à 18:10 16

https://www.valeursactuelles.com/monde/quand-le-hamas-mene-les-palestiniens-la-boucherie-95604

 

Agression. Le mouvement islamiste a organisé l’assaut à la frontière d’Israël. En face, Tsahal a tout fait pour respecter ses règles d’engagement.

Le mouvement islamiste Hamas n’est pas un mouvement révolutionnaire pour rien. L’occasion qui se présentait le 14 mai était unique. L’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem a permis de mobiliser au moins 50 000 personnes avec un but extrêmement précis, prendre d’assaut la frontière israélienne et pénétrer en force sur le territoire de l’Etat hébreu, dans l’idée d’une « Marche du Retour », commémorant pour les Palestiniens la fameuse « Nakba » (catastrophe).

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Derrière la barrière de sécurité, les premiers villages et kibboutz agricoles ne sont qu’à 300 ou 500 mètres, exposés à la rage des militants du Hamas, du Fatah et du Djihad islamique, qui encadraient bien sûr cette « manifestation » en forme d’assaut.

Quand l’émotion médiatique sera tombée et qu’il sera le temps de l’analyse factuelle de la situation, on pourra peut-être prendre le temps de montrer comment ces mouvements ont fait venir par autobus entiers des jeunes gens courageux pour en faire des icônes de leur propagande révolutionnaire.

On verra aussi les cadres de ces mouvements avec leurs talkie-walkie donner leurs ordres, on verra aussi le va-et-vient de leurs motos pour diriger les attaques sur une douzaine de points, identifiés comme les plus vulnérables et identifiés comme tels sur les réseaux sociaux.

Pourtant, tout avait été fait pour empêcher cet assaut. Selon nos sources, le chef des services secrets égyptiens avait convoqué au Caire, un des chefs du Hamas, Ismaïl Haniyeh, pour le dissuader de passer à l’acte, mais sans succès.

Ainsi ce qui est partout présenté comme une manifestation pacifique n’en est pas une. Reste à savoir comment l’État hébreu, avec les technologies dont il dispose, n’a pas fait preuve de plus de mesure et pâti désormais d’un terrible bilan, lourd de 59 morts et de près de 3 000 blessés. Beaucoup de choses ont été entendues, « la peur », « l’escalade militaire », « la banalisation de la violence ».

Pourtant, ces affirmations n’ont pas de fondement. Les règles d’engagements de l’armée israélienne ont été respectées, avec le plus de précautions possibles malgré la difficulté de faire face à une foule d’hommes majoritairement jeunes et combatifs de 50 000 participants.

Car, parmi les 59 morts, dix ont déjà été revendiqués comme des membres militaires du Hamas. L’armée israélienne a, elle reconnue avant de les tuer, 28 de ses cibles. Parmi ces derniers et les autres victimes, des hommes armés, et d’autres qui tentaient de faire sauter à l’explosif des points du barrage pour permettre une brèche.

L’ordre de tir n’a été donné que graduellement quand les éléments les plus agressifs sont entrés dans les 300 mètres de périmètre de la barrière, pour la raison que les gaz lacrymogènes ne réussissaient pas à les faire reculer. En second recours, la décision a été prise, par l’État-major, de faire tirer avec des balles en caoutchouc, qui sont souvent efficaces, mais pas face à cette masse, il fallut en dernier recours, tirer à balles réelles pour faire reculer l’assaut.

Il faut bien noter ici que ces incidents, les plus graves depuis 2014, n’interviennent que dans la bande de Gaza. En Cisjordanie, le Fatah organise de vraies manifestations pacifiques et n’utilise pas le sang palestinien comme engrais de sa cause.

C’est sans doute pour cela que les capitales arabes, à l’exception de Damas et de Doha, n’ont pas condamné fermement les circonstances de cette bataille du 14 mai.

Israël ne pouvait pas permettre une brèche dans sa frontière et mettre en danger de mort immédiat sa propre population. Le 16 mai sera le premier jour du Ramadan, qui est souvent instrumentalisé par les islamistes pour leur cause, la situation reste donc très tendue, même si les extrémistes n’ont pas atteint l’objectif d’entrainement de la Cisjordanie qu’ils s’étaient fixés.