Barbara Lefebvre

 

Toujours très percutante Barbara Lefebvre.

 

Barbara Lefebvre

14 janvier, 19:55

Je remarque que dans la lettre que nous a adressée par voie de presse le président de la République il oublie un sujet fondamental pour l’équilibre social, environnemental, économique, culturel, paysager de la France : DEBATTRE DES SOLUTIONS IMMEDIATES POUR SORTIR DE L’AGRICULTURE PRODUCTIVISTE QUI A TUé NOTRE CIVILISATION PAYSANNE ; ces paysans qui ont contribué à bâtir la France au fil des siècles, sans discontinuer, ses paysages, ses solidarités. Ils ont disparu il y a 60 ans parce que l’urbain, roi du progrès industriel, avait décidé que ces bouseux incultes pouvaient s’éteindre ; la France pouvait bien être orpheline d’une moitié de son identité, ça n’a dérangé personne, surtout pas les dirigeants de la FNSEA.
Emmanuel Macron a oublié de nous appeler à débattre SUR LES CONDITIONS INDIGNES DANS LESQUELLES NOUS FAISONS VIVRE LES ANIMAUX D’ELEVAGE ET DE RENTE. Sans parler des conditions d’abattage ignobles.
Il faut redonner aux agriculteurs français qui crèvent à cause de la PAC qui les a endettés et ruinés la possibilité de redevenir des PAYSANS. Ce ne sont pas les banlieues qui ont besoin d’un plan Marshall mais nos campagnes défigurées et nos sociétés rurales vaincues par le consumérisme. Il faut lancer un grand plan de démétropolisation bien davantage que s’échiner à réfléchir sur la décentralisation… 
Quand je parle de faire revivre la paysannerie, cela ne concernera pas les grands propriétaires viticoles qui s’en mettent plein les poches en vendant leurs grands crus aux Chinois, aux Russes etc. et font croire aux bobos abrutis qui se piquent d’œnologie sur les terrasse de la rue Oberkampf que l’agriculture “ça paye !”…
Si les défenseurs de l’agriculture paysanne n’avaient pas été pris en otage par des vieux gauchistes comme Bové et Mamère qui dans les années 2000 s’occupèrent de la cause palestinienne ou des Farc au lieu de se concentrer sur la cause paysanne française on n’aurait pas pris ce retard tragique. Contre les OGM, contre l’élevage intensif, contre les pesticides, contre la malbouffe (et la flambée de cancers que tout cela induit).
Alors si vous participez au grand débat, pensez à défendre nos paysans, sans accabler nos agriculteurs. Pensez à défendre le circuit local qu’on pourrait imposer s’il y avait une volonté politique qui ne soit pas pendue aux cours des marchés mondiaux.
L’histoire de la civilisation paysanne ne s’enseigne même plus à l’école ou sous forme de caricatures pour préparer les esprits de nos élèves citadins, qui n’ont jamais vu une vache ou un porc de leur vie, à considérer que la révolution agro-industrielle a été un bienfait pour l’humanité.