Le cas des violences urbaines à Nantes est très intéressant.

Fatiha Boudjahlat

5 h

Le cas des violences urbaines à Nantes est très intéressant.
La mairesse qui voulait un aéroport mais pas la force pour déloger les zadistes. Quelle crédibilité pour un élu qui embrasse les thèses sur la victimisation? Une ville bien gérée. Généreuse. Dynamique. Qui a subi les violences des gauchistes et ici des jeunes de quartier. Il y a là un sentiment d’impunité entretenu par un climat politique, celui de la défiance face aux forces de l’ordre. Ces élus qui veulent des commissariats mais pas de la police. Qui veulent la sécurité mais pas la police. Qui veulent la police mais pas des contrôles. Qui veulent l’ordre mais pas des interventions… Et ces policiers face à ces injonctions contradictoires permanentes de la part de leur administration et de ses politiques… 

Bruler des équipements publics de son propre quartier… une bibliothèque ici. Un espace public. Ouvert. Souvent entièrement gratuit. De culture. Des écoles souvent. Une crèche ferme à Marseille pour aller ailleurs. Cela dit tout de cette anomie. Du plaisir de détruire quand des circonstances extraordinaires garantissent cette impunité. S’en prendre à une bibliothèque, c’est s’en prendre à un lieu hors le quartier, hors les règles du quartier, un lieu de dépaysement, le lieu où on se rend compte que s’instruire, que lire pour le plaisir est accessible. Qu’il suffit d’en faire le choix, d’en prendre la décision. Et que l’on ne peut pas invoquer sans cesse des excuses à son enfermement volontaire. Il y a cette volonté de contrôler un territoire et ses habitants. De les enfermer. Et de tirer de cet enfermement son pouvoir en même temps que les excuses pour en rendre l’Etat et l’autre responsables . Les lieux d’ouverture sont visés comme les moyens de transport. 

Ces parents qui participent à la Marche Blanche. Légitimement. Une forme de protestation politique efficace. Mais qui sont terrifiés par leurs gosses. Sans pouvoir sur eux. Qui les ont laissé brûler. Brûler. Un feu qui peut s’étendre. 

Ce n’est pas de la faiblesse. C’est de l’impuissance organisée. Ce n’est pas la mort du jeune qui est la vraie raison. C’est le prétexte commode qui va permettre la destruction, parce que des gens comme Hamon la légitiment, parce que l’Etat a peur et va retenir ses troupes. Incohérence des politiques. La vraie raison est que des policiers osent contrôler. C’est cela l’objectif : créer un trouble à l’ordre public tel que plus jamais la police n’exercera ses missions. 

Et ces élus de gauche pris au piège de leurs racolage. Soutenir le couple de policiers agressés? Mais la police est méchante! Comment faire? Laisser faire.