Retour sur intox : Les gaz lacrymogènes tueurs, un thème récurrent de la propagande palestinienne

Retour sur intox : Les gaz lacrymogènes tueurs, un thème récurrent de la propagande palestinienne

L’affaire du « bébé gazé » du 15 mai dernier n’est que la énième falsification sur un air déjà connu. Jusqu’à quand la presse française se laissera-t-elle complaisamment abuser ?

 

Pour une fois, les faussaires palestiniens, pris la main dans le sac, ont dû faire marche arrière. Grâce à la vigilance d’InfoEquitable, l’Agence France-Presse (AFP), qui avait au départ annoncé sans réserve la mort de Leïla al-Ghandour, un bébé palestinien de huit mois prétendument « asphyxiée par des gaz lacrymogènes israéliens », avait déjà dû produire une nouvelle dépêche faisant état des sérieux doutes rapidement apparus sur la cause du décès.

Et au bout de dix jours, les autorités de Gaza ont finalement retiré le nom de la fillette de la liste des victimes des récents affrontements.

L’AFP en a fait une autre dépêche :

 

 

A notre connaissance, seuls deux titres de la presse française ont repris cette information : Le Parisien et Europe 1 (quelques jours plus tôt, une vingtaine de grands journaux français avait pourtant diffusé sans aucune précaution l’information relatant la bébé mort asphyxié par les gaz israéliens. Aucun d’entre eux n’a jugé utile de revenir sur cette affaire…).

 

 

Le sous-titre de l’article d’Europe 1 résume la question soulevée :

 

Selon la famille, l’enfant est mort suite aux tirs de gaz lacrymogènes israéliens. L’armée de l’État hébreu parle d’une « fabrication » de la part du Hamas.

 

Le mythe des civils « gazés » par l’armée israélienne semble être l’un des thèmes récurrents de la propagande palestinienne.

Il y a bien toute une industrie de « fabrication » de fake-news par le Hamas et l’Autorité palestinienne.

De nombreux cas en attestent.

Le 15 mai 2018, le jour même où avait été annoncée la mort du nourrisson Leïla al-Ghandour à Gaza, la très officielle agence palestinienne Wafa avait déniché une histoire similaire près de Hébron, en Cisjordanie.

 

 

La victime était cette fois un homme de 58 ans qui, malgré une « excellente santé » était « tombé en martyr à la suite de l’inhalation de gaz lacrymogène lancé par les soldats israéliens ».

Manifestement, ce jour-là, la dépêche de Wafa a fait long feu et n’a pas été reprise par l’AFP.

La mort du bébé gazaouite proposée par le Hamas a sans doute été jugée plus « vendeuse » que le cas du « martyr » quinquagénaire de Hébron.

 

De nombreux cas de civils palestiniens « gazés »,  fort peu crédibles

En feuilletant la presse et en fouillant dans les archives, on découvre que les services de propagande palestiniens resservent régulièrement aux médias occidentaux – et depuis des années – ces histoire de civils tués par les lacrymogènes de Tsahal.

En octobre 2015, l’agence palestinienne Ma’an avait ainsi annoncé la mort du petit Mohammad Thawabta, un bébé de 8 mois, mort asphyxié lors d’affrontements entre émeutiers palestiniens et forces israéliennes.

 

 

Sans aucune vérification, l’AFP y avait consacré une dépêche, reprise par quatre journaux régionaux français (Le Dauphiné Libéré, L’Alsace, Le ProgrèsLe Républicain Lorrain).

 

 

 

 

Pour mieux étayer l’information, L’AFP avait diffusée une photo que les quatre journaux français avaient également servie à leurs internautes.

 

 

 

La mort du ministre palestinien Ziad Abou Eïn. Une crise cardiaque… encore attribuée aux gaz israéliens

Le 10 décembre 2014, le ministre palestinien Ziad Abou Eïn était mort terrassé par une crise cardiaque alors qu’il participait à une manifestation anti-israélienne.

Le Monde, comme de nombreux journaux et agences de presse, avait naturellement rapporté l’information.

 

 

Quelques instants auparavant, Ziad Abou Eïn avait pris part à une bousculade avec des soldats de Tsahal.

 

 

Immédiatement, certains journaux – et non des moindres – n’avaient pas craint d’avancer la thèse suivante : la mort du ministre palestinien aurait été due aux gaz lacrymogènes tirés par les soldats israéliens pour disperser certains manifestants.

L’Obs avait ainsi défendu cette version de l’incident.

 

 

Le journal belge 7 sur 7 n’avait pas été en reste…

 

 

… et avait relayé sans cilier la dépêche AFP rapportant les accusations palestiniennes selon lesquellesZiad Abou Eïn serait mort des coups et de « l’usage intensif des gaz lacrymogènes ».

 

Des accusations démenties par l’autopsie

Quelques heures plus tard, l’AFP avait diffusé une nouvelle dépêche indiquant cette fois la version israélienne.

Selon le ministère israélien de la Santé, qui se fondait sur les rapports d’autopsie, la mort du ministre palestinien avait en réalité « été causée par l’obturation de l’artère coronaire ». Ziad Abou Eïn était déjà malade du coeur : « les vaisseaux de son coeur étaient bloqués à plus de 80 % par de la plaque d’athérome; d’anciennes cicatrices indiquent qu’il avait déjà souffert par le passé d’infarctus du myocarde », souligne le communiqué du ministère israélien de la santé.

A notre connaissance, ni L’Obs, ni les autres journaux ayant défendu la thèse des Palestiniens n’ont diffusé la dépêche AFP faisant étant du démenti israélien. 

 

Radio France Internationale accuse Tsahal de gazer les Palestiniens pour pratiquer sur eux des « expériences »

Cette thématique mensongère des gaz israéliens tueurs a donné lieu à d’autres dérapages majeurs.

Ainsi ce reportage – passé relativement inaperçu – diffusé sur l’antenne de Radio France Internationale (RFI) le 7 janvier 2018 :

 

 

Le reportage, toujours disponible sur le site de RFI, ne recule devant aucune outrance et s’inspire manifestement de la veine complotiste. Nous vous en recommandons l’écoute pour vous en convaincre.

A en croire la journaliste Marine Vlahovic, qui a déjà attiré plusieurs fois l’attention d’InfoEquitable par sa démarche militante, ce serait pour tromper leur « ennui » que les soldats israéliens inonderaient quotidiennement le camp palestinien de gaz « aux effets dévastateurs sur la santé mentale et physique des habitants ».

Son reportage accuse l’armée israélienne de procéder en réalité à de mystérieuses expériences sur les habitants du camp réduits au rang de « rats de laboratoires ».

Interviewé par la journaliste, un responsable palestinien explique ainsi dans un français incertain :

 

C’est contre une population civile, non armée, composée majoritairement d’enfants qui sont exposés à cet usage abusif des gaz lacrymogènes pour des raisons qu’on ne sait pas la plupart du temps. Parfois il y a des confrontations, mais beaucoup de fois, les soldats semblent s’ennuyer. Ils ont besoin d’action, dans un sens. Nous sommes des rats de labo qu’ils expérimentent sur nous.

 

La journaliste surenchérit et explore la piste d’un gaz secret:

« Des rats de laboratoire! Car depuis quelques mois, selon les habitants, les gaz lacrymogènes sont de plus en plus puissants. Mais impossible d’en connaître la composition ».

 

Décryptage – Une nazification des israéliens qui exploite la culpabilité de la Shoah

On l’a compris, cette thématique des gaz lacrymogènes tueurs de civils palestiniens renvoie à celle de la Shoah et à l’accusation maintes fois proférées à l’égard des Israéliens de se conduire « comme des nazis ».

C’est l’air bien connu popularisé par Robert Faurisson: « vous prétendez avoir été exterminés dans les chambres à gaz, mais c’est vous qui gazez les Palestiniens ».

Ce genre de délire négationniste est en général l’apanage des groupes antisémites et des sites complotistes.

Depuis plusieurs années, la désinformation palestinienne a néanmoins exploité ce filon, vendant « clé en main » aux médias occidentaux des histoires d’enfants, de vieillards ou de civils gazés par la soldatesque israélienne.

Manifestement, une partie des médias mord systématiquement à l’hameçon et diffuse cette propagande mensongère sans la moindre précaution et sans procéder aux vérifications les plus élémentaires.

A cet égard, InfoEquitable a procédé à un examen comparatif très basique : nous avons examiné l’ensemble des dépêches de l’AFP faisant état de l’usage de gaz lacrymogène à travers le monde depuis le début de l’année 2018.

En France, de nombreuses manifestations violentes ont eu lieu (à Paris le 1er mai, à Calais, à Notre-Dame-des-Landes, dans les universités…) qui ont justifié l’emploi des ces gaz.

A l’étranger, nous avons pointé de très nombreux pays où ces gaz lacrymogènes ont été utilisés lors de manifestations ou de heurts, y compris dans des pays réputés violents et peu respectueux des droits du citoyen (Vénézuela, Nicaragua, Cachemire, Afrique du Sud, Sénégal, Madagascar, Niger, Côte d’Ivoire, Bénin, Maldives, Honduras, Tunisie, Soudan, Iran…).

Au total, plusieurs dizaines de manifestations, d’émeutes et de troubles… aux quatre coins de la planète.

Aucun mort ni blessé grave par inhalation de gaz lacrymogènes n’a jamais été signalé par les autorités sanitaires locales ou par les organisations de défense des droits de l’homme.

Par quel troublant phénomène, les civils palestiniens seraient-ils les seuls victimes d’asphyxie ? Pour quelles raisons les gaz lacrymogènes utilisés par toutes les polices du monde deviendraient-ils mortels une fois dispersés dans l’atmosphère de Gaza et des collines de Cisjordanie ?

En réponse à ces questions, InfoEquitable suggère d’autres hypothèses, également d’ordre médical : la cécité chronique, la naïveté maladive et les obsessions anti-israéliennes pathologiques d’une partie de la presse française pourraient s’avérer être à l’origine de ce mystérieux syndrome.

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