[TRIBUNE] Oudy Ch. Bloch : Gaza et « la Marche du Retour », la faute au Hamas

[TRIBUNE] Oudy Ch. Bloch : Gaza et « la Marche du Retour », la faute au Hamas
Par Auteur valeursactuelles.com / Mardi 3 avril 2018 à 12:29 5
Photo © Ashraf Amra \ apaimages/SIPA Photo © Ashraf Amra \ apaimages/SIPA
Tribune libre. Oudy Ch. Bloch, avocat au barreau de Paris et au barreau de New-York, revient sur le week-end de tension entre israéliens et palestiniens dans la bande de Gaza.
30.000 gazaouis envoyés par le Hamas se masser devant l’une des frontières les plus sécurisées du monde, enfants en tête (grand classique), en dépit des risques que cela emporte. Derrière eux, des activistes armés tirent sur les soldats israéliens, lancent des cocktails Molotov ou tentent de passer la frontière. Résultat : seize morts parmi les palestiniens. Mais parmi ces seize morts, dix sont des membres du Hamas. Ce n’est donc pas un « bain de sang » de civils bien qu’un mort innocent soit toujours regrettable.

Mais avant de pointer du doigt Israël, avant de demander une enquête onusienne, avant que le porte-parole du Quai d’Orsay ne vienne « recommander vivement la retenue » d’Israël et souligner « également le droit des palestiniens à manifester pacifiquement », il conviendra de signaler une nouvelle fois le cynisme du Hamas et sa stratégie du bouclier humain.

A moins que tenter de s’infiltrer en Israël afin d’y commettre des attentats soit désormais considéré comme une « manifestation pacifique ». De l’usage de la litote en géopolitique.

La Marche du Retour. Bien. Mais le retour de qui exactement ? Des « réfugiés » palestiniens, bien sûr ! et il en faut des guillemets à ce mot de « réfugié » qui ne veut plus rien dire concernant les palestiniens.

Quelques rappels historiques ne feront aucun mal aux amnésiques.

Le 14 mai 1948, Israël proclame son indépendance. Les armées arabes envahissent immédiatement le pays. A la demande de leurs dirigeants, la grande majorité des palestiniens quittent alors leurs foyers. Le mufti pro-nazi de Jérusalem Amin al Husseini, le poète Mahmoud Darwich, le premier ministre syrien Haled alAzrn ou le secrétaire de la ligue arabe Edouard Attiya, entre autres, le confirmeront. Parqués dans des camps surpeuplés et miséreux, ces réfugiés ont subi en plus le rejet des pays « hôtes », qui leur ont refusé leur nationalité et donc le droit de voyager librement, de vote et d’exercer de nombreux métiers. Objectif : entretenir la haine d’Israël et exploiter la misère et le désespoir des Palestiniens.

Ce statut de « réfugié » est d’ailleurs unique et incompréhensible.

A la fin de la seconde guerre mondiale, plus de 12 millions d’allemands vivant en Pologne et en Tchécoslovaquie ont été contraints de fuir sans indemnisation. En 1947, 9 millions d’hindous quittent le Pakistan pour l’Inde et 6,5 millions de musulmans font le chemin en sens inverse. En 1975, la victoire du nord-Vietnam communiste ouvrait les vannes du départ pour 3.000.000 de vietnamiens en 20 ans. Et que dire des 800.000 juifs irakiens, syriens, égyptiens, yéménites, marocains…expulsés de façon massive, leurs biens confisqués, leurs liquidités saisies ?

A-t-on créé une organisation onusienne, financée par le reste du monde, pour les prendre en charge ? Non, bien sûr.

En revanche, l’ONU a créé l’UNRWA, une agence permanente de soutien aux réfugiés palestiniens, qui compte 22.000 employés pour s’occuper de près de 5 millions de (descendants de) réfugiés (décompte de l’UNRWA au 31.12.2012). Le budget de l’UNRWA pour 2016/2017 se chiffrait à près de 2,5 milliards de dollars. Aucun pays arabe n’a jamais accepté la mise en place d’une politique d’intégration de ces réfugiés.

Et pourquoi prendre en compte les descendants des 750.000 « réfugiés » de 1950 ?

Parce que les palestiniens (Hamas et AP confondus) font de leur retour une condition sine qua non d’une paix hypothétique avec Israël. Mais ils exigent un « retour » en Israël comme citoyens israéliens et non dans un État palestinien, dont ils leur ont d’ores et déjà refusé la citoyenneté. La stratégie est connue. Elle a pour nom la « bombe démographique » et la disparition d’Israël.

Les gouvernements israéliens de gauche comme de droite n’accepteront jamais ce suicide géopolitique et les palestiniens le savent. Leurs dirigeants (Arafat, Abbas et consorts) s’en servent pour refuser toute proposition de paix. La haine d’Israël est plus forte que le bien-être des palestiniens.

Aujourd’hui le Hamas s’en sert pour détourner l’attention des palestiniens de la misère qu’il leur fait subir depuis 11 ans. Au lieu d’investir l’aide internationale pour les besoins des gazaouis, le Hamas achète des armes et des missiles, construit des tunnels offensifs, paye les terroristes et leurs familles. Le résultat est une situation catastrophique à Gaza. Alors pour s’éviter un printemps gazaoui, le Hamas emploie les méthodes connues : provoquer une nouvelle crise, provoquer des morts et exiger une enquête internationale.

Tant pis pour les gazaouis, l’important est de rester au pouvoir. Comme Assad et Erdogan. Mais au fait, à quand une enquête onusienne sur les massacres de civils syriens et l’utilisation d’armes chimiques en Syrie ou le pilonnage des civils kurdes d’Afrin par la Turquie ? Probablement jamais. Parce que lorsqu’Israël n’est pas impliquée, cela n’intéresse personne. Comme disent les anglo-saxons : « No Jews, no news ».